La maison GUIGAL, est devenue une référence absolue en matière de vins de la Vallée du Rhône septentrionale. Dégustation pour vous!
Distingué grâce à ses mythiques cuvées, que sont « La Landonne », « La turque » et « La Mouline », la maison Guigal est de notoriété internationale.
LA DORIANE GUIGAL, RHONE
Ces 3 cuvées, notées bien souvent au delà des 95/100 par Robert PARKER, sont des pièces de collection, délicates à trouver sur le marché des vins.En effet, Guigal a décidé d’adopter la politique qui était jusque là propre au domaine de la Romanée Conti, consistant à proposer 1 seule bouteille de ces cuvées, en échange de l’achat de 12 bouteilles de Côte Rôtie.
Le résultat fut une raréfaction des flacons, ayant pour autre effet, une hausse indubitable du prix, devenant par la même prohibitif. Ainsi, naquit la notoriété de ces 3 cuvées.
La semaine dernière j’ai été convié à la dégustation de 3 flacons, un vin de Condrieu la Doriane, vin blanc, et une Turque 2001, ainsi que la dernière cuvée EX VOTO, vignes achetées à Mr GRIPPAT par Guigal.
LA DEGUSTATION LA DORIANE
Condrieu La Doriane 2004, 49 euros TTC
La robe dévoile un jaune clair, éclatant aux reflets argentés, limpide et transparent.Le nez est plaisant, malgré une domination des arômes d’élevage, de fûts de chêne neuf, et ses notes de vanille, et de beurre clarifié. Relayé par des fruits blancs, de bonne maturité.
L’attaque en bouche se montre d’une belle amplitude, grasse, et ronde, typique du cépage viognier. Le milieu de bouche manifeste des pointes encore beurrées, d’élevage, écrasant un peu le vin, l’acidité finale ne se montrant pas assez longue afin de soutenir l’équilibre.
La rétro-olfaction dévoile malgré tout des notes exotiques et vanillés.
En somme, le vin est typique de l’architecture des vins issus du cépage viognier. Opulent, rond et gras, et manquant de finesse.
A boire vite, avant 3 ans, afin de profiter du peu de fraicheur encore présent.
Mariage sur des salades, des volailles, viandes blanches, poissons, et surtout fromages.
Hermitage EX VOTO 2001 à 89 euros TTC
La robe est sombre, les reflets grenats.Le nez est plaisant, orienté sur des notes de fruits cuits, macérés à l’eau de vie, (griottes) relayés par des notes de terre humide, et de champignons blancs.
L’attaque en bouche est dense, opulente, le milieu de bouche offre des arômes concentrés, de fruits macérés, sans grande complexité, les tanins se montrent présents mais pas agressifs. L’impulsion finale est interessante, mais pas excessivement longue.
En somme, le vin propose une belle envergure, des arômes peu complexes de fruits noirs macérés, et une finale somme toute élégante malgré des tanins présents.
A marier sur des viandes rouges, en sauce, et du gibier.
Côte Rôtie La Turque 2001, 200 euros TTC
La robe est de couleur encre, les reflets sont grenats.Le nez se montre plaisant et complexe, et étonnament évolué. Le cuir, l’animal, et les notes fumées se conjuguent parfaitement, relayés par des notes épicées, goudronnées. Les fruits noirs apparaissent et le nez se termine sur une note vanillée (famille des épices).
L’attaque est élégante, malgré une belle densité, le milieu de bouche offre des notes très épicées, fumées (bois, poivre, fumé, pivoine). Les tanins sont persistants, compacts mais d’une très rare finesse, prolongeant la finale de manière étonnante.
L’impulsion se montre très giboyeuse, le retour olfactif dominé par des notes poivrées, la PAI est très intense, longue d’une trentaine de secondes.
En somme, un vin très racé, persistant, et d’une très grande élégance malgré une vraie complexité aromatique. Une grande classe.
A marier avec des viandes rouges, à peine saisis afin de permettre au vin d’exister, de l’apprécier pur et net.
CONCLUSION VINS GUIGAL
Cette dégustation permet de comprendre les vins de la Vallée du Rhône septentrionale. Les vins se montrent linéaires, et techniques. Quant aux cuvées de prestige, (Turque, Mouline, Landonne) ils se révèlent très racés, droits, nets, et complexes.La marque des grands vins, justifiant ainsi leur prix élevé.
Le site du domaine Guigal
Emmanuel Delmas
artisan serrurier paris 2
Hello
Je me présente Lane Ahonen , et je travaille en tant que Serrurier à Paris . J’habite dans le paris 4eme arrondissement , et je suis passionée de Tennis . Mon truc à moi , c’est que Aquariophilie . Je veux parler de à avoir le plus d’bruits sur ce sujet et je suis ouvert à toute nouvelle idée !
antoon
bjr, p’tite erreur de frappe pour : EX-VOTO by E.GUGAL ; par ailleur j’ai bu le 2003 en blc (ok, sacrilège mais c’est lors d’une dégustation) , c’est un des plus grand vin blanc pour ma jeune mémoire et sans doute dans la lignée d’un JL Chave 1929 !Ensuite, concernant des 3 grandes (lalala), j’ai réalisé une étude démontrant l’interet de faire 3 cuvée issu de 3 sols différents, 3 expositions différentes, 3 mézo-climat différents, 3 encépagements différents, 3 syrah différentes (mouline = syrah proche de la serine et provenant de massale de l’époque il y a 80 ans), la landonne (planté en 75, naissance de philippe) et la turque (planté en 82, si bonne mémoire) : différences de clone, de porte-greffe … ; le travaille de la vigne reste proche mais différent dans la date de vendanges, puis enfin le traîtement de ces dernières qui sont propres à chacune (erraflage ou non, ou partielle, méthodes d’extraction, …). On a donc 3 cuvée exprimant une histoire personnelle !Enfin, concernant le condrieu cela dépend du terroir et de son vigneron ainsi que du goût de celui qui la consomme par exemple un Condrieu 2004 de P. Gaillard est parfait maintenant (et je ne pense pas qui faut plus le garder, avis perso) et un Chaillet 2000 de Y. Cuilleron (en a encore sous la pédale) …
Emmanuel DELMAS
Merci pour ce rappel important concernant les 3 « grands crus » de Guigal. Chacun raconte son histoire, et son attachement à son terroir, également.Concernant, les Condrieu, et disons plus généralement, le viognier, je suis d’accord pour dire que mis à part 2 ou 3 grandes exceptions, je n’ai jamais été ébloui par un viognier évolué.La verve et la fraicheur s’évanouissent me laissant une impression souvent mitigée.Question de goût peut-être…,-) mais j’aime l’harmonie, l’équilibre dans les vins…et la minéralité, il va sans dire : Et quelle minéralité qui se dégage de ce cépage…et pourtant…Emmanuel D
celine [Palmito]
j’avoue ne pas cerner tous les details et aromes des vins mais fille d’un homme d’une grande connaissances des vins.. je m’y suis mise..
l’hermitage est un de mes vins preferes !
un site tres interessant, distingue et qui donne envie de gouter aux plaisirs des grands vins et de leurs delicats parfums…
merci
celine –
Réponse d’Emmanuel:
Merci pour ces quelques compliments, et bravo pour la curiosité dont tu fais preuve, à l’égard des vins.
Effectivement l’Hermitage en blanc ou rouge est un vin merveilleux, et d’une rare densité. Qui est donc cet homme aux grandes connaissances oenologiques ?
Nemo
dommage je ne bois pas mais beau site quand meme
penglobe
Hermitage EX VOTO….
on ne remercie jamais assez 😉
Mercotte
Pas donné quand même !
j’adore le cépage viognier, mais bon, je me limite à des vins plus abordables !
Réponse d’Emmanuel:
Effectivement, les vins de Condrieu ne sont surtout pas donnés, mais il est vrai que le cépage viognier surfe sur la vague des vins à la mode depuis déjà quelques années.
Cela en devient malheureux…Compter environ 20 euros pour un Condrieu, au minimum.
Patrick
Il faudrait écrire 4 pages de commentaires pour être complet. En vrac et en faisant court :
1 Turque pour 12 Côte Rotie, c’est le régime Fouquet’s ? parce qu’habituellement, c’est plutôt pour 48 Côtes du Rhône sans intérêt que les restaurateurs passent aux groupes.
la Doriane c’est bon, mais il y a à mon avis bien meilleur pour bien moins cher.
Il ne faut pas, à mon avis, mettre Mouline, Turque et Landonne dans le même panier. La Mouline est presque toujours sublime, ce n’est pas le cas pour les 2 autres.
Mouline 86 est exceptionnel en ce moment, ainsi que 82, un peu plus évolué. Quand on pense qu’au début de ces cuvées personne n’en voulait. La Poularde à Montrond les Bains avait acheté des lots de 600 bouteilles par millésime (ça valait 30 francs).
Je dois encore avoir planqué quelque part quelques bouteilles de Côte Rôtie Guigal 64 et 67. Les dernières dégustées étaient émouvantes, un peu fanées, mais d’une élégance folle.
Tu dis de boire la Doriane dans les 3 ans. As tu goûté de vieux Condrieux ? Le viognier est un des cépages blanc qui vieillit le mieux. Au bout de 6 à 7 ans, il se ferme complètement et les bouteilles semblent foutues. Faux ! Il faut les laisser dormir 10 ans et les ouvrir après. L’abricot et la pêche blanche ont laissé la place au géranium et autres fleurs évanescentes. Souvent de très grandes émotions. Il n’y a guère que Vernay qui puisse encore offrir de très vieux Condrieux à la dégustation.
J’ai justement bu un Condrieu 2003 de Gaillard ce soir à l’apéritif. superbe d’équilibre. Puis un Pomerol Clos de la Vieille Eglise 2001 sur un filet de boeuf en croûte vraiment bien et un Saumur Château Yvonne 2000 pour lui même, une très bonne surprise d’un vin qui a magnifiquement évolué en un an. Le bois s’est fondu complètement et c’était puissant et complexe, brut et élégant.
Bonne nuit.
Réponse d’Emmanuel:
Merci Patrick pour ces commentaires toujours aussi pertinents.
La Turque, la Mouline, et la Landonne, par leur prix est à mettre dans le même panier, en revanche s’agissant de leur personnalité et qualité propres, effectivement ils ne sont pas à mettre dans le même cabat.
S’agissant du viognier, je suis un peu plus mesuré quant à sa capacité à être dégusté dans le temps.
Ce qui me chagrine est ce terrible manque de fraicheur, d’autant plus que le volume est toujours terrifiant, et Dieu merci, il est vrai que la Rhône est pour le moment la seule région au monde pouvant s’enorgueillir de réaliser de bons voire de superbes viogniers…la Californie en propose à 15% d’alcool !! 😉
J’ai dégusté des Château Grillet de 10 ans, et 15 ans, les pauvres…!! Certes, le viognier s’imprègne complètement du son sol, et libère complètement le message du terroir, mais sincèrement, je n’ai pas eu de plaisir à retrouver des notes très secondaires, limites tertiaires et aussi oxydatives.
Toujours ce manque de fraicheur…en revanche, Vernay, se situe bien au dessus, et Gaillard propose de superbes Condrieu.
Dans un registre bien différent, plus technique et habillé par le fût, Cuilleron réalise de belles prouesses.
A bientôt,