46140 Caillac
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CHATEAU LAGREZETTE
Passionné, Alain Dominique Perrin fut désigné du doigt, snobé, même alors qu’il venait d’acquérir le domaine. Batisse rénovée, jardin redessiné et entretenu, moulin réhabilité, serre rachetée, le mécenat fait partie de la vie trépidante d’Alain Dominique Perrin. Surtout pas langue de bois, ADP pour les intimes, a fait sienne cette devise: « Continuer à dire ce qu’on pense. Et à faire ce qu’on croit devoir être fait ». Et ce n’est pas cette fameuse interview pour la Revue du Vin de France (RVF) qui le contredira…
Les rendements sont diminués considérablement, les malbecs murissent lentement, la prise de risque est donc importante, les chais rénovés, les collaborateurs passionnés avant tout, et surtout l’esprit familial devient l’évidence et le point d’équilibre de la maison. Tout ceci concourt à une meilleure qualité d’ensemble.
Ce désir de remise en question permanente, permet d’avancer. Constater qu’à ce niveau d’exigence, les détails peuvent faire la différence, tout ici est mis en oeuvre afin de toujours progresser.
Et cela à tous les niveaux de la hierarchie. Alain Dominique Perrin l’a bien compris.
Et même d’ailleurs à son détriment lorsqu’il a voulu imprimer à l’ensemble de l’aoc sa vision très avant gardiste. Ce qui lui a valu certaines critiques acerbes et bien entendu à mon sens, injustifiées.
Voilà un an, l’arrivée de Cédric Blanc, jeune maitre de chais, a permis de franchir un palier, grâce à sa curiosité et son ouverture d’esprit. Il calque parfaitement à l’état d’esprit de la maison et des hommes en charge de la faire évoluer.
D’ailleurs, c’est bien le dialogue, l’échange et le partage qui m’ont frappé durant mon passage là bas.Lagrezette s’est avant tout une organisation dans l’esprit d’une famille unie. Des passionnes unis dans le même respect et amour du vin.
Sur le terrain, les vignes beneficient d’un terroir de predilection. Agees de 20 ans pour le Pigeonnier. Des vignes en pente, face au soleil beneficiant d’un climat chaud et sec.
A ceux qui s’imaginent connaitre sans même l’avoir rencontré Michel Rolland, à ceux là, oubliez le film Mondovino, qui a vulgairement brossé le portrait du personnage. Par hasard et chance, je l’ai rencontré une fois, ai eu le privilège d’échanger assez longuement, et force est de constater que le personnage est plus qu’accessible, simple, et travailleur. De lourdes responsabilités l’incombe, et il ne peut pas se permettre l’à peu près. Ses futurs collaborateurs sont prévenus…avec lui, ils avanceront, à condition qu’ils acceptent eux aussi de se remettre en question.
S’ils restent sur leurs positions ancrées dans la certitude, alors, tant pis pour eux.
En plus de la folle passion qui l’anime, il sait se remettre en question, il sait changer d’avis, et surtout d’écouter ceux qui travaillent sur le terrain. Secondé par Athanase Fakorellis, Michel Rolland reste toujours en contact permanent avec le domaine.
Une grande force, et une forme d’intelligence.
Un directeur général, Jean Courtois, animé par la passion bien sûr, mais laissant ses collaboraeurs s’exprimer…pétri de talent et d’écoute, impregné de l’esprit maison, et familial, il sait aussi déguster, et parler du vin, avec une grande accessibilité.
Pierre Vignaud, chef de culture passe sa vie à cajoler ses vignes, à parler aux pédicelles de celles-ci, à s’en occuper, comme la plupart des vignerons qui animent notre pays aujourd’hui.
Enfin, il se sent moins seul, ce chef de culture, avec la compagnie d’un maitre de chais, qui veut suivre lui aussi l’évolution des raisins. Car, lui, Cédric Blanc bénéficie du travail du chef de culture. De concert, ils avancent ensemble.
Vidéo de présentation
Le manque de maturité lui confère des tanins rugueux, des silhouettes tortueuses, et donc des vins trop rustiques. Mais un malbec, justement accompagné, offrira un charme et une race évidentes.
Le malbec n’aime pas l’approximation…et ne pardonne rien à ses géniteurs. Et indéniablement, à Lagrezette, on lui donne beaucoup d’attention. De belles maturités, des élevages séparés pour chaque cépage avant assemblage…
A l’heure qu’il est, Lagrezette propose de beaux vins, droits, parfois tortueux, avec des finales un tantinet dures. Il est vrai, ne le cachons pas, je ne me le cache pas, et me permet la réflexion, les vins sont perfectibles. Les vins proposés jusqu’à alors (avant le millésime 2007) relataient bien l’identité et le caractère très affirmé des Cahors de l’appellation. Avec tout de même un peu plus de dimension.Mais ils semblaient un peu austères. Ce qui n’empêche pas les vins d’être bons, et de faire partie des grands vins de l’appellation. Mais…quelque chose me dit que les vins vont prendre une autre dimension…très prochainement.
Le chemin pris depuis 1 an permet d’ores et déjà de constater de réels progrès, coincidant avec l’arrivée de Cédric Blanc, qui j’en suis certain, vont exploser au grand jour d’ici quelques années, si l’équipe continue à jouer au diapason de la sorte.
Après avoir dégusté les vins encore en gestation dans leurs barriques, je peux deviner le potentiel nouveau de ces futurs vins, et j’ai bien hâte de les re-déguster d’ici quelques années pour confirmation.
Les vins vendus sous l’étiquette « Domaine Lagrezette », restent les plus connus, et bien le fer de lance du domaine. même si le Pigeonnier reste la cuvée d’élite, le Domaine Lagrezette est la cuvée qui a et fait la réputation des vins de la propriété.
Autour du Château Lagrezette, cuvée de prédilection, le Pigeonnier demeure la cuvée d’élite du domaine. Le Pigeonnier a permis, et permet au domaine d’élever sa qualité, grâce à cette cuvée réclamant une prise de risques évidente, et une forme d’expérimentation permanente, salvatrice. Au fil des ans, les vins du domaine ont plus d’ambition, sous l’impulsion du Pigeonnier.
Se retrouvent ensuite 2 cuvées intermédaires, cuvée Dame Honneur, et Chevaliers de Lagrezette.
La Dame Honneur, par exemple, trait d’union entre la cuvée du Domaine Lagrezette et le Pigeonnier, est une cuvée superbe, qui jongle entre expression du terroir, et expression de l’élevage judicieux, en fûts, correspondant a des vins plus confortables, et denses, d’une belle gourmandise.
Plus lisibles en terme de dégustation, le Pourpre de Lagrezette, et Moulin de Lagrezette ont leur place. Sans oublier les parcelles exploitées par ADP, sur la commune de Rocamadour, avec les vins blancs de viognier, et de chardonnay, en Vin de Pays du Lot. C’est ici que se trouve le Domaine de Landiech, nouvelle propriété acquise par Alain Dominique Perrin, et qui promet, elle aussi !
Sans omettre le vin rosé du domaine.
Tout cela concourt malheureusement, à une certaine confusion concernant la multiplicité des vins. Difficle en effet de s’y retrouver parmi toutes ces références. Peut-être serait il judicieux de simplifier la classification des différentes cuvées pour une meilleure lisibilité.
VIDEOS
Présentation du Pigeonnier, par Jean Courtois, DG de Lagrezette. (cliquez sur l’image) |
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Dégustation Pigeonnier 2005, avec Cédric Blanc , maitre de chais. (Cliqiuez sur l’image) |
En somme, la propriété est tenue de main de maitre par Alain Dominique Perrin, qui sait écouter, s’entourer, bref simplement diriger les hommes. Avec lui, Lagrezette a prouvé qu’il avait sa place parmi les domaines qui comptent à Cahors.
Désormais, ADP, veut insuffler un vent plus dynamique, et récolter à force de conviction et surtout de passion le fruit de son travail. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de travail, de conviction et de passion. Grâce aux hommes, Lagrezette avance, et j’ai pour ma part hâte de re-déguster les vins du domaine encore en gestation, une fois mises en bouteille, car, oui, elles promettent d’offrir encore plus de volume, de structure, et de confort. Et cela, c’est aussi ma conviction !
Rinaldo44000
Bonjour Emmanuel,
A la suite de la lecture de votre article, j’avais eu l’opportunité d’acheter – et d’apprécier – quelques bouteilles du Chevalier (2012 il me semble, puis du 2014). Il se pourrait que j’ai à nouveau l’opportunité d’en trouver (mini-promo Comtesse du Barry). J’aurais souhaité savoir, pour autant que cela vous soit possible, si votre avis avait évolué sur ce domaine/ce vin-là et en quel sens.
Cordialement,
Rinaldo44000
Emmanuel Delmas
Bonjour!
Au moment où je m’étais rendu au domaine, j’avais beaucoup aimé les vins, malgré une trop grande diversité dans la gamme, qui la rendait peu lisible. Depuis, je n’ai pas eu l’occasion de regoûter leur gamme, et je ne connais pas leurs prix désormais? donc compliqué d’apporter un avis aussi pointu et précis qu’à l’époque ,-)
plombier paris
J’apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n’hésitez pas à le visiter.
Cordialement
Jouan Stephane
D’abord, bravo pour votre site clair et complet. Il est agréable a lire. Je me permet ces quelques lignes pour vous signaler la grande décéption d’un de mes amis qui m’a offert une
Lagrezette 1998 lot 034b8 numéro17324. Elle avait un fort gout de bouchon. Un passage en carafe, une aération pendant 48h, rien n’y a fait. L’évier aura raison d’elle. Triste fin pour
une grande dame.
Emmanuel DELMAS
Malheureusement, le problème de bouchon est irrévocable et tous vins peut y être sujet. En revanche le domaien Lagrezette me semble avoir grandement progressé, notamment depuis le millésime 2007.
Ce qui n’empêchera pas quelque risque de goût de bouchon, bien difficile voire impossible à éviter…
jean-pierre et danielle
Merci Emmanuel de Parler un peu de notre sud-ouest. Cahors réussi lentement à faire oublier la mauvaise réputation ( souvent méritée !)
Emmanuel DELMAS
Et bientôt, quelques vidéos qui vont agrémenter le tout…
Guenot-Delmas
Bravo monsieur le frérot, très beau récit. Tu as passé un bon moment là bas. Et ça donne en effet envie de déguster ces vins, en attendant donc encore 1 ou 2 ans pour les apprécier encore plus. J’avais goûté le Chateau Lagrezette il y a quelques années qui m’avait fait bonne impression.
Juliette
Merci pour cette visite, j’aime bien ce vin meme si je ne suis pas une grande connaisseuse.