Saint Joseph blanc, une appellation qui mérite la lumière. Quand le chaud répond au froid, la lumière s’allume chez certains vignerons
Comme tous amateurs éclairés, vous aimez le vin. Même si vous n’êtes pas professionnel, vous vous y intéressez vraiment. Votre plaisir est de découvrir de jolis (très) vins à des prix encore accessibles. Alors, ça tombe bien, avec cet article, je mets en avant mon coup de coeur du moment. Qu’on aime tous partager.
Saint Joseph blanc, à (re)découvrir
Cela fait tant d’années que je déguste des Saint Joseph blancs, et je dois vous avouer que mon plaisir grandit de plus en plus, à force de les côtoyer.
Mais je vais bien au delà de cette appellation, St Péray, Crozes Hermitage, Hermitage sont des appellations me procurant tout autant de plaisir, avec ces mêmes cépages.
Je n’écarte pas d’emblée le cépage viognier, mais son architecture, un peu différente offre des contours et un profil stylistique quelque peu différent. J’y reviendrai peut être à l’avenir. Tant le sol granitique griffe les vins qu’il supporte.
Le granit, sol béni de Saint Joseph
Naturellement, le travail du vigneron joue un impact essentiel sur la qualité du vin. En y mettant du coeur, et des tripes, il se donne le moyen de propulser plus haute encore la qualité expressive de ses vins.
Les cépages roussanne et marsanne, offrent souvent des contours assez charnus aux vins auxquels ils donnent naissance. Le sol granitique, de type sol acide permet aux vins de gagner en fraicheur et en énergie.
Là encore, tout dépendra du travail du vigneron, en amont. Quand celui-ci se donne tous les moyens possibles, conjugué au sol granitique, alors, ces vins soufflent à merveille le chaud et le froid, et leur gourmandise profite à plein d’une énergie Ô combien bienvenue.
Je révèle ici ce vin car il fut le dernier dégusté, récemment, mais j’aurai aussi bien pu révéler un Saint Joseph de chez Chèze, que je déguste régulièrement ou encore d’autres vignerons, tels Cuilleron, ou encore Villard, pour ne citer qu’eux.
Saint Joseph blanc 2019 – Domaine Courbis
Nez très spontanément porté sur le fruit jaune, pêche et abricot. Beurre, à l’aération. Fond de nez, violette. Bouche charnue, au milieu plein, tapissant à merveille la bouche. L’aspect tactile s’étire en longueur, frétille en finale grâce à une bonne acidité sous-jacente. Qui transporte le vin en longueur, entre fins amers et pointes beurrées et fruitées. Vin confortable au possible, harmonieux à ce stade.
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Un point me semble essentiel à respecter avec ce type de vins. La juste température de service. Ne servez surtout pas ces vins frais. C’est à partir de 14° que ce vin s’ouvre. Je l’ai expérimenté maintes fois.
La juste température de service des vins
Lors de mes formations de dégustation que je dispensais, je proposais ce vin le matin à 11-12°. Il était apprécié, car porté sur la fraicheur. Mais il ne dévoilait pas tout. Il lui manquait du fond, de la chair. Ce qu’il doit pouvoir offrir.
En fin de journée, après 6 heures d’aération, et à une température idoine, de 14 voire 15°, l’aspect tactile charnu, permettait de mettre en avant ses beaux amers, et surtout, cette fraicheur sous-jacente, propre au granit, cette impression de souffle et d’énergie, minérale. Alors que le vin n’est pas acide, il reste très long en bouche. Si ce n’est pas l’acidité qui le porte, alors il s’agit bien de sa minéralité.
Le minéral n’est pas acide, il est énergique, soufflant. Il porte le vin. Du tréfonds, il pousse vers le haut, telle une fleur par ses racines, elle se soulève vers le haut.
C’est vraiment important de déguster ce vin à 14°, évitez de le servir trop frais, afin de lui laisser la chance d’exprimer toute sa force et son identité. Même si jeune…
Emmanuel Delmas
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