2 vins liquoreux cette semaine mis en avant pour leur indéniable qualité.
Rousset Peyraguey 2000, Sauternes
Alain Dejean, culture biodynamique (Bio Déméter)
1er nez étriqué sur la réserve. A l’ aération, les fruits exotiques explosent (coing,figues) puis l’ abricot confit. Touche de fruits cuits, puis épices douces en fond de nez. Complexe,
gourmand.
Bouche droite de grande pureté à la liqueur finement doucereuse. Milieu complexe entre fruits confits puis rôtis. Pommes cuites et épices douces. Finale tendue et gourmande de belle persistance
entre épices douces et pomme au four. Le sucre se fond à merveille contrecarré par une jolie acidité.
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Une prise de position et des convictions fortes font d’Alain Dejean que j’ai rencontré récemment un
vigneron hors des normes. Respecté, son travail de fond et son parti pris pour la culture biodynamique semblent déranger aux alentours. Qu’importe si ses vins sont atypiques, ils révèlent des
signatures minérales rarement ressenties pour des vins liquoreux. Complexes, savoureux, de grande harmonie ses vins s’offrent souvent complexes. Ils réclament de la patience tant ils sont « à
part ». Domaine incontournable de Sauternes, à vous de vous faire votre propre avis pour ce vigneron décidément engagé. A condition toutefois d’oublier tout ce que vous aviez dégusté sur Sauternes
jusqu’alors.
Situer le domaine
Côtes du Jura, Vin de paille
05, Benoit Badoz
Chardonnay
Nez intensément passerillé, hésitant entre fruits flétris, et raisins secs. Pommes rôties, et épices douces (cannelle).
La bouche gourmande offre une bonne sucrosité en son milieu mêlée d’épices douces et de fruits confits. La finale reste fraiche,
complexe.Persistance fumée.
Le vin réclamera une certaine attente
afin qu’il se fonde malgré une belle acidité.
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Le portrait de Benoit
Badoz ici
Situer le domaine
Emmanuel Delmas
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Anne Martin
Bravissimo Emmanuel, j’ai pu ouvrir ton document mais je le lirai
demain, pour l’heure je dois filer au boulot.. Biz
Emmanuel Delmas
Voici donc le CR de la « Mailloche » goûtée récemment:http://www.sommelier-vins. com/article-degust-express -101-66020670.html
Mickael Paitel
Tout va bien pour le vin mais le problème c’est la paille 😉 http://www.sudouest.fr/201 1/07/27/paille-le-premier- camion-est-arrive-de-l-ais
ne-461072-4720.php
Annie Martin
J’ai dégoté ce petit film :http://www.stephane-tissot .com/video.htm
Annie Martin
Emmanuel et Julien, avez-vous eu l’occasion de déguster le « Spirale » de Bénédicte et Stéphane
Tissot, un vrai sur paille qui ne peut malheureusement pas etre étiqueter vin de paille car peu d’alcool 8°5 entr’autre pour l’AOC mais sa longueur de bouche est une véritable jouissance, un
grand moment assuré
Emmanuel DELMAS
Spirale je l’ai dégusté voilà déjà bien quelques années et j’acquiesce c’est très joli ! Mais la dernière cuvée de Stéphane qui m’a éclaté fut sa « Mailloche »,
typiquement ce que j’aime. Profondeur, tension, vibration, harmonie…;-)
Jacques Tang
A consommer sans modération, nous les suivons depuis plus de 10 ans. Bravo pour cette découverte,
désolé de ne pas vous avoir fait passer une invitation plutôt à le déguster….
Julien Caillot
Alors tu vois autant le sauternes, c’est pas ma tasse de thé, autant le vin de paille, j’aime bien, c’est d’ailleurs le seul vin moelleux que j’arrive a boire je crois…
edern
Entièrement d’accord, j’ai beaucoup de respect pour Mr Déjean, ça fait des années que mes parents lui achéte du vin, j’ai grandi avec…Un Monsieur !
Emmanuel DELMAS
Vigneron engagé mais pointilleux. Résultats à la hauteur de son engagement et de sa passion.
Nicolas de Rouyn
Emmanuel, pourquoi dis-tu que les convictions de Dejean dérangent aux alentours. Guiraud fait bio depuisd 96 et Clilmens est en bio-d depuyis un an. C’est le contraire d’un dérangement, c’est une
forte adhésion.
http://bonvivantetplus.blogspot.com/
Emmanuel DELMAS
Je pense juste Nicolas qu’Alain va bien plus loin et véhicule des idées fortes. Il n’a aucun souci à fustiger les pratiques culturales douteuses de l’ensemble de l’appellation. Ce qui ne choquera
personne tant il a raison, à quelques exceptions près. Vins bien entendu ni filtrés, ni collés en plus d’une biodynamie très Steinerienne dite anthroposophique. Surtout il ose utiliser moins de
soufre que tous les autres. Je ne suis pas du tout adepte du sans-soufre, loin de là. Depuis bien des années il « milite » bien que je n’aime pas non plus ce terme en faveur du soufre de
volcan.
Clairement en dégustant ses vins, on est transporté ailleurs, concentrés tout en complexité et en fraicheur. Il est indéniable qu’il n’a pas les meilleures terres mais je ne me lasse pas à
déguster quelques verres de ses vins. Alors que j’ai bien plus de mal avec nombres d’autres grands vins du Sauternais. Dont je ne mets bien entendu pas Yquem dans ce lot, car Yquem reste LE vin
de luxe absolu du Bordelais, dont la qualité rejoint le prix.
Si certains Sauternes ont cette pureté de bouche, je suis ravi de constater qu’un bonhomme tel qu’Alain existe, et ose un peu pousser dans leurs retranchements des vignerons peu consciencieux. Et
il est bien de voir que Guiraud et Climens ont suivi un chemin plus cohérent.
Je pense en effet qu’Alain s’est attiré les foudres de nombre de vignerons qui n’acceptaient pas de voir qu’un vigneron avait une vision juste du vin. Dès que tu te mets hors ligne, tu rencontres
des problèmes, tu es montré du doigt. Tant de vignerons d’ailleurs consciencieux, appliqués et impliqués aux vignes ont rencontré ce type de problèmes. Des hommes de conviction en somme, sont
nécessaires aux avancées.
J’insiste sur le fait que seule la dégustation in fine donnera raison à tel ou tel comportement…et là, la dégustation fut très belle pour l’ensemble de ses vins. Atypiques, certes mais
délicieux.