A jamais ancré dans la mémoire des cinéphiles depuis une certaine scène d’anthologie entre De Funès et Bourvil, se disputant dans la nuit de Meursault, dans « la grande vadrouille ».
Meursault s’est constitué et est devenu ce qu’elle est aujourd’hui grâce à un sol idéal pour le cépage chardonnay. Le terrain marneux et argileux offre une excellente condition à ce cépage, desquels les vins en ressortent rayonnants.
L’appellation couvre près de 320 hectares, et produit essentiellement du vin blanc ; Néanmoins, on y trouve ci et là, quelques vins rouges, notamment sur le petit hameau de Blagny jouxtant Meursault, en direction de Puligny Montrachet.. Mais ne nous le cachons pas, le vin blanc de Meursault reste LE vin référence à Meursault, celui qui a assit la réputation de Meursault à travers le monde.
La Bourgogne peut s’enorgueillir d’être à l’origine du terme terroir. Quelle autre région au monde peut s’en targuer ? Parler de terroir, c’est avant tout penser Bourgogne. Région complexe, très morcelée, et vallonnée, tout ici peut se jouer sur un m2 près.
Composée de petits villages, dont sont issues les appellations dites « communales », la Bourgogne a toujours mis en avant ses terroirs, souvent nommés ici « climats », qui sont en somme des petites parcelles délimitées, bénéficiant d’un sol et d’un micro-climat reconnus.
Cette multitude de parcelles, font le grand terroir bourguignon. Si à Bordeaux, l’on parle de classements, et de propriétés immenses de plus de 50 hectares, ici, nous parlons de « climats », et de micro propriétés…d’à peine 1 hectare. Evidemment, l’approche bourguignonne pour le néophyte semble bien complexe.
Il faut savoir que le vignoble s’étend du Chablis au nord, jusque à la Côte Maconnaise, au sud.
Entre ces 2 extrémités, on y retrouve du nord au Sud, la Côte de Nuits, la Côte de Beaune, qui sont le cœur de la Bourgogne et la Côte Chalonnaise.
Dans chacune de ces « sous-régions », se trouvent des communes, qui elles-mêmes, recensent des « climats » ou si vous préférez des 1ers crus. Parmi les villages les plus reconnus, on trouvera le Must au sein de la hiérarchie, les « Grands crus ».
Ainsi, Meursault, se trouve au sein de la magnifique Côte de Beaune, qui se distingue par ses superbes vins blancs.
Les côteaux prennent le soleil, un peu de fraicheur et du plaisir à étaler leurs parcelles aux noms souvent si évocateurs de dimension et d’élégance. Une trentaine de climats s’y régalent, en milieu de côteau. Dans cette partie, les vins s’en retrouvent fruités et suaves.
En partie plus haute de ce côteau, ceux-ci offrent davantage de structure et de finesse.
Les vins blancs de Meursault font partie d’une certaine élite, notamment pour ses meilleurs 1ers crus. Pas de grands crus ici, mais des vins capables néanmoins de rivaliser avec les plus grands vins blancs de Bourgogne.
Il existe au sortir de Meursault, en partant en direction de Puligny Montrachet, un côteau, nommé la Belle Côte, qui accueille les plus beaux terroirs de Meursault. Reposant sur un sol plus complexe, et un ensoleillement également plus porteur, les vins sont portés par des ossatures plus raffinées, et distinguées que les vins dits « communaux » de l’appellation Meursault.
Ainsi, on y retrouve les Charmes, 1er cru remarquable de distinction et d’élégance. Sur la partie la moins haute, les Charmes Dessous, celle plus élevée, se nommant les Charmes Dessus. Une différence qui peut sembler peu importante, en terme géographique et géologique vue la grande promiscuité entre ces 2 climats…et pourtant.
La complexité des vins de Bourgogne, sa géologie, et ses si nombreux climats confèrent à cette région un statut bien particulier.
Si le terroir est essentiel, si cette notion a façonné et sculpté les vins de cette région, il ne faut pas pour autant croire qu’il suffit de faire pousser des vignes issus de chardonnay pour les blancs, et de pinot noir pour les rouges, afin de donner vie à un grand vin.
Propulser la vigne, suivre son cycle végétatif, en l’accompagnant de bout en bout, la soigner, la choyer, tailler, traiter naturellement, faire respirer le sol et le sous-sol, vendanger en vert, éclaircir, puis prendre des risques en attendant la vraie bonne maturité réclame tout autant de savoir-faire que grande compétence ou encore courage, et passion.
Elaborer un grand vin c’est avant tout accepter de passer sa vie dans les vignes, puis ensuite de l’accompagner en douceur tout au long de son élaboration dans les chais. Juste accompagner le vin, naturellement réclame un très grand travail, indéniablement.
Or, ne le cachons pas, si certains vins de Meursault sont admirables, et sublimes, d’autres restent décevants. Il suffit simplement d’aller sur place et constater par soi-même, les vignerons qui passent leur temps dans la vigne. Ceux-là, servent la cause des vins de Meursault.
Le beau Meursault, le vrai, devrai-je dire a un coût évident. A moins de 15 euros, ne prenez pas le risque d’être déçu…le budget tourne autour de 30 euros, et bien plus pour les plus grands…le prix de l’excellence, et parfois du rêve.
Le vin blanc sait relayer le message de son sol, et de son sous sol, grâce à une parfaite maitrise du vigneron à chaque étape d’élaboration du vin. L’élevage en fûts de chêne doit quant à lui être intelligent, et juste suggestif dans son approche dégustative. Le bois alourdit le vin, et a tendance parfois lorsqu’il est mal dompté à écraser celui-ci.
Le grand Meursault offre une puissance teintée de race et d’élégance, de profondeur et de confort. La minéralité qui s’en dégage apporte une impression aérienne à nul autre pareil.
Le potentiel des meilleurs vins de Meursault peut atteindre allègrement les 10 ou les 15 ans, à condition, et j’insiste là dessus, que le vigneron ait réussi à montrer tout son savoir-faire, de la vigne, au chai.
En Bourgogne, plus qu’ailleurs, la vigilance est de mise, le vin étant une histoire de terroir, ici, il est avant tout mis en avant le savoir-faire de l’homme. Lui-même qui aura l’intelligence suprême de l’humilité, qui lui permettra toujours de s’effacer au profit d’un jus admirable de distinction, sans user de l’artifice, apporté par des fûts étouffant un vin qui ne demanderait qu’à respirer, finalement, juste à vivre.
Avoir en main, un verre de grand Meursault, d’autant plus un Meursault Charmes reste un moment forcément privilégié, que l’on partagera en excellente compagnie sur une viande blanche, une volaille farcie lorsque celui-ci est patiné par le temps, ou bien sûr un poisson, sans oublier le fromage.
Vous voyez ainsi à quel point il est aisé de trouver une bonne excuse afin de déguster un vin de Meursault…
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DOMAINE PIERRE BOISSON (BOISSON VADOT)
Suite à la dégustation d'un Bourgogne Aligoté, d'un niveau qualitatif impressionnant, je me décidais de partir à la rencontre de ce domaine,. Situé
https://www.sommelier-vins.com/2010/01/domaine-pierre-boisson-boisson-vadot
Avec Rémi Jobard, à Meursault, il y a de fortes chances de tutoyer les sommets. Tant ses vins sont inscrits dans le registre des grands vins blancs de la Bourgogne. Le mieux restant bien entendu de
https://www.sommelier-vins.com/2010/06/remi-jobard-meursault
miss.agnes
Mais ne crois tu pas, cher ami que le plaisir est pour toutes les personnes qui dégustent tes articles, je t’ai mis dans mes liens afin de te retrouver très souvent et la new est un service bien pratique, bises à toi. Agnès
miss.agnes
Merci Emmanuel, pour cette visite….Agnès
Emmanuel DELMAS
Mais je t’en prie, Agnès, tout le plaisir fut pour moi…reviens donc plus souvent par ici.
Frédérique Barriol-Montès, Casenove
bravo Emmannuel!
Laurent
Je parlais effectivement en termes qualitatifs, étant surpris de constater que l’article ne parlait que du climat Charmes, car il n’apparaissait pas explicitement que l’article visait uniquement ce climat spécifique!
Emmanuel DELMAS
En effet, à l’origine, les Charmes étaient exclusivement mis en avant pour le besoin d’un client. N’ayant pas voulu m’arrêter à ce 1er cru, le plus « réputé », et recherché. Non pas forcément par les
plus pointilleux…
Laurent
Il y a me semble-t-il inversion dans le texte entre Chalonnaise et Maconnaise. Vous semblez mettre le climat Charmes au-dessus de Genevrières et Perrières, ce qui me surprend. Pouvez-vous préciser votre pensée?
Emmanuel DELMAS
Bonjour Laurent,
Juste, inversion, je corrige donc ! Merci ! Je ne comprends pas la question relative aux Charmes et Genevrières ? Est ce en terme qualitatif ? Je devais mettre en avant, un article concernant le
Meursault, d’une part, puis le Meursault Charmes d’autre part.
Au dessus ? Ce qui veut dire ? En terme géographique ou qualitatif ?
pferrand
La production du vin blanc de Meursault remonte au Moyen Age… Autant dire que sa dégustation est une expérience à vivre !