Restaurant « Au petit Vanves »
34, avenue Victor Hugo
92 170 Vanves
01 46 42 13 46
Pousser la porte de ce restaurant, c’est comme accepter la réception du plaisir. A
chaque visite, celui-ci est toujours réel.
La cuisine se montrait audacieuse, parfois insolente, toujours précise. La salle relayait parfaitement à l’unisson le message
de celle-ci.
C’est dans cet état d’esprit que j’entrouvrais la porte, sourire à l’évidence, malgré une inquiétude soudaine, celle de savoir
si une table restait ouverte à mon accueil. Dieu merci, ce fut le cas.
Fidèle à lui-même, le décor demeure de bois blond, la lumière aussi précise que la
cuisine, et l’hotesse, le sourire aux lèvres.
Le menu-carte, présenté sous la forme d’une planche élancée, sur pied, me propose une demi-douzaine d’entrées, de plats et de
desserts.
En premier, me fut présenté, à mes yeux, le parafit complément aux mets, le vin.
LA CARTE DES VINS
Se présentant de sobre façon, ce ne sont qu’une toute petite soixantaine de
références qui s’offrent à mes papilles. Cela reste amplement suffisant.
Appréciant aussi bien les vins blancs que les vins rouges ou liquoureux, je m’oriente sur un vin de bourgogne, constatant à
mon regret presque éternel, que le vin blanc du Jura fut absent.
Allons donc pour un chardonnay de Bourgogne, Hautes Côtes de Nuits, du domaine Jacob, encore bien jeune me dis-je, un
2004.
Tellement habitué aux plats viandés, ou giboyeux, la décision fut prise de me diriger sur des mets plus salins.
LES METS
C’est ainsi, que je commandais, à la souriante hotesse, un feuilleté de chèvre, en
présence de sa fraiche tomate et lamelles de mangue, et salade. Cet intitulé me conquit.
Ensuite, ce seront des noix de St Jacques, aux légumes du Sud, et pleurottes, sur une sauce safran.
COMPORTEMENT DU VIN
Tout d’abord, semblant encore bien intimidé, surTout pas intimidant, orienté sur une
prompt fraicheur, celui-ci offrait après quelques instants, des pointes herbacées, qui me permettaient de prendre plaisir à aiguiser mes papilles encore bien neutres.
L’épine dorsale de ce vin, après une petite demi-heure, demeurait bien cette franche acidité, ce qui ne surprendra absolument
personne pour un si jeune millésime.
Mais, force est de constater, qu’un vin a forcément besoin d’un minimum de répondant;
afin de se montrer interessant. Les pointes minérales bien timides, n’osant se dévoiler, il fut nécessaire de prendre une décision.
Non pas que je n’apprécie pas l’acidité, bien au contraire, il me semblait nécessaire de dévoiler cette minéralité qui se
cachait derrière cette fraicheur décidément trop tranchante.
Ainsi, décision fut prise de passer ce vin en carafe, afin d’en dévoiler toutes les
subtilités minérales. Quant la rondeur et le gras mettent en avant une architecture plus opulente, équilibrée et homogène. Qaund les arômes herbacées, fouragères répondent aux agrumes, par
exemple.
En somme, la fraicheur s’éclipse au profit de la minérailté, le vin semble me remercier.
L’ENTREE
L’assiette est bien présentée, la salade éclate de fraicheur, et le feuilleté se drappe
d’une fort jolie bonbonnière craqualante.
Croquante, la salade et sa sauce vinaigrette est un condensé de simplicité, et de fraicheur. Le feuilleté est bien craquelant,
le fromage propose un goût élancé, contredit à merveille par une tomate pelée, d’une douceur bienvenue.
Jolie conversation, entre ces 3 éléments, douceur de la tomate, contrebalançant
l’incisif chèvre, le tout assagi par la texture toute craquelante et aérienne du feuilleté.
Et le vin, qui ose accompagner cette symphonie des saveurs. Du fort joli travail.
LE PLAT
Quelques noix de St Jacques, noyées dans une sauce au safran, elle-même baignant en son
centre, une ratatouille de fins légumes. Présentation carrée, cossue, sans fioritures.
N’aimant pas exposer mes papilles à la forte chaleur, j’aime à me languir, patient, j’observe, ressens les effluves du mets,
apprécie, en somme. Epreuve toujours particulière, me sentant épié à ce moment précis.
Je puis constater que si le mets est agréable, il lui manque une étincelle, un peu de
folie, celle, à laquelle j’étais habitué auparavant. Déçu, je le suis, je l’étais déjà un peu, sur le plat précédent. Je n’ai jamais eu de plaisir à signaler une dérive, quelqu’elle soit
d’ailleurs à qui que ce soit.
Je fais signe à l’hôtesse, et lui explique ma déception, le pourquoi du comment, la déception, une sauce trop grasse, une
cuisine soudainement moins juste, moins précise et moins audacieuse qu’à son accoutumée.
En substance, j’apprends que le chef n’est plus le même, qu’il se fait et fait plaisir
non loin de là, d’ailleurs…Je m’en retrouve déçu, tout en étant rassuré, finalement…je ne fus pas fou ce soir…quelque étincelle, manqua à l’appel.
CONCLUSION
Ce restaurant a connu un chef fabuleux, et très ingénieux. Parti s’exiler donc non loin
de là, à Fontenay aux roses, je vous invite à vous y intéresser. le Parfaim d’Arômes, nom bien évocateur.
En attendant, le dessert fut vivifiant. Le service toujours aussi aimable et à l’avenant.
Laissons simplement un peu de temps, au tout nouveau chef afin de prendre ses marques. Ce restaurant retrouvera son élan, sans
aucun doute, car le patron veille au grain, et saura impulser à son (ses) équipe(s), l’aura nécessaire.
En somme, une adresse qui m’habitua à tant d’ingéniosité et d’audace, que, la barre fut très haute. Cela ne m’empêcha pas,
malgré tout, de passer une excellente soirée.
Patience, donc…
DERNIERE MINUTE: Restaurant fermé en cours d’année 2007. Changement de propriétaire, pour un concept plus traditionnel
dont je n’ai pas encore été amené à tester.
Emmanuel DELMAS
Débo
Je note car je passe devant régulièrement et à chaque fois il me fait de l’oeil.Après un tel billet, c’est sur, je vais pousser la porte.Merci cher Voisin…