Deux vins blancs assez remarquables, fort jolis, élaborés par un vigneron et une vigneronne de talent. De régions différentes, qui ont en commun le sucre résiduel. Toujours très intéressant que de constater la gestion de ce sucre. Et force est de constater qu’avec ces deux vins, la réussite est au rendez-vous ! Eclairage…
Sylvaner « Eminence »- issu du Grand cru Zinnkoepfle 2012-Agathe Bursin
420 mètres d’altitude, vignes de 90 ans, sol calcaire datant du Muschelkalk.
Nez raffiné, sur le fruit (rhubarbe, mirabelle), puis la fraise. Tonalité rappelant la craie à l’aération.La bouche offre une matière pleine d’énergie, riche, elle respire en son centre le fruité mur-acide de la rhubarbe, la mirabelle. La finale profite à plein du tonus apporté par la coordination d’un sol froid (calcaire et marneux), avec une bonne luminosité. Le vin souffle le chaud par son volume de bouche, et le froid par l’acidité saillante déployée par le sol calcaire. Salinité et minéralité révèlent une rectitude de toute beauté, signature d’un terroir très intéressant. C’est le cas ici. Résiduel semblant affiné par la matière, et la tension.
******
Le sylvaner nous prouve là qu’il n’a pas à certains endroits, à pâlir de la comparaison avec les cépages nobles. Sa capacité à s’adapter et à retranscrire sa minéralité est étonnante. D’autant plus que sa finesse et son élégance parviennent à capter les subtilités des sols marneux et argilo-calcaires. Une remarque enfin: Si je n’insiste pas plus sur le sucre résiduel, c’est simplement que sur ce vin, celui-ci n’est pas perceptible ou si peu…malgré ses 25 grammes !
Pour plus d’informations sur Agathe Bursin et ses vins, voici mon compte-rendu de ma visite sur place, et même une vidéo.
Situer le domaine Agathe Bursin
Montlouis « les choisilles » 2010, François Chidaine
Nez raffiné sur les fruits blancs (pomme, poire), à l’aération, les agrumes se mêlent à une touche finement minérale, comme crayeuse. Fond de nez floral.Bouche dans la lignée du nez, porté par un fruit de belle maturité, pulpeux, reposant sur une matière de solide constitution. Le tout est impulsé par une superbe fraîcheur s’acoquinant d’un résiduel fin et aérien. La persistance gagne en gourmandise et en élégance, tant l’harmonie est juste, belle.
*****(*)
Là encore, François Chidaine démontre tout son talent, tout en maîtrise et en précision. Vin juste, précis et pourtant empli d’énergie. Très belle interprétation du chenin demi-sec, un modèle du genre. Tant le vin sait combiner ici avec la matière sans rogner sur la vitalité, et cela reste une performance.
Situer le domaine
//
gérard
Chidaine est une référence en Montlouis et Vouvray. Les blancs secs recèlent toujours un résiduel parfaitement maitrisé. Les Vouvray sont des vins d’apéritifs idéaux, à des tarifs très sages.
François Chidaine est un grand vigneron et, en plus, il n’hésite pas à faire connaitre le meilleur de la Loire ( et d’ailleurs) dans sa sympathique cave des bords du fleuve. Il faut savoir
qu’il a été sévèrement touché par la grèle au printemps dernier, récolte quasi perdue sur une des deux appellations. Et quand on voit le temps au moment des vendanges, ça laisse augurer un
dur moment à passer pour lui.
Emmanuel DELMAS
Courage en effet aux vignerons de Vouvray !
laurentg
Botrytis pour la cuvée « hors la loi » …
Emmanuel DELMAS
Et il y a aussi la ‘cuvée Z’…pour Zinnkoepfle
bregeon
Ah oui le fameux eiswein sur le sylvaner !
frédéric de Nantes
jull
Choisilles est toujours un sec, comme Clos du Breuil, Clos BAudoin, Argiles, Bournais (sauf 05 de memoire), les demi secs sont Le Bouchet et Clos Habert
Apres peut etre le volume t’a t il fait penser à un demi sec? d’autant que je n’ai pas souvenir d’avoir gouté ce vin (2010) avec qq residuels…
Emmanuel DELMAS
Bonjour !
Nous sommes bien sur un vin blanc sec. Néanmoins, cette cuvée propose souvent un fin résiduel, que l’on ressent d’ailleurs à la dégustation, compris entre 3 gr et 7 gr selon les millésimes. Ici,
j’imagine qu’on est à 4 grammes, guère plus.
laurentg
Le sylvaner Lutzeltal d’Agathe Bursin n’est pas mal du tout, également.
Ainsi que Sylvaner cuvée Oscar de Muré.
Le « hors la loi » de Seppi-Landmann, c’est encore autre chose.
Il y a ceux de Franconie aussi. Ainsi que celui de Keller, en Rheinhessen.
Emmanuel DELMAS
Ah ‘Hors la Loi’…est juste…inqualifiable…;-)
Emmanuel Delmas
Bien sûr que c’est toujours un peu
plus compliqué que cela. Nous en avons parlé avec Agathe, et elle me disait que dans son coin, le calcaire était franchement dominant. Mais tu as raison sur Zinnkoepfle, de Westhalten à
Soultzmatt, on toruve un dégradé un peu plus complexe, Vincent.
Vincent Mareschal
Petit commentaire : Zinnkoepflé c’est plus « compliqué » que calcaire, pour faire simple marno-calcaro-gréseux, pour faire « compliqué » voir ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Zinnkoepfl%C3%A9. Evidemment bien d’accord avec le fait que le Sylvaner est un très beau cépage et qu’il
s’épanouit notamment très bien sur le Zinnkoepflé et plus largement dans ce secteur. Je me souviens, mea culpa, avoir participé à l’arrachage de la seule parcelle de vieilles vignes d’Eric
Rominger sur ce terroir et avoir dégusté en bonne compagnie en 2005/06 l’avant dernier vin issu de cette parcelle : un 1996 unanimement salué et seulement surclassé ce soir là par un sylvaner
issu du Sommerberg (1989 ou 1990 j’ai un doute) qui a fait amèrement regretté à Jean Boxler l’arrachage (mais pourquoi arrachent-ils tous leurs sylvaners ???) de ces ceps.
laurentg
la cuvée Eminence de Sylvaner d’Agathe Bursin est superbe sur 2006 et 2008.
Emmanuel DELMAS
J’abonde Laurent!
JR Teron
Que c’est bon Chidaine ! Je ne connais pas Bursin, en revanche.