Comme chaque année, Foillard propose un très beau Beaujolais Nouveau!
Pour tout vous avouer, c’est un peu à reculons que j’allais déguster le « Nouveau » cette année encore. Cette méthode d’élaboration du vin, précipitée et inaboutie ne me procure que peu de plaisir. Et c’est bien là le problème de ce « vin » que je mets toujours entre « parenthèses ».
LE BEAUJOLAIS NOUVEAU
Si le « nouveau » offrait à la région du Beaujolais voilà quelques décennies un éclairage mondial essentiel à son développement « marketing », force est de constater que de nos jours, cette appellation peine à se libérer de ce lourd boulet.
BEAUJOLAIS NOUVEAU: UN MARKETING PAYANT
Si le « nouveau » offrait à la région du Beaujolais voilà quelques décennies un éclairage mondial essentiel à son développement « marketing », force est de constater que de nos jours, cette appellation peine à se libérer de ce lourd boulet.
Alors qu’à mes débuts voilà plus de 15 ans, la sortie du Beaujolais Nouveau était surtout le prétexte au partage et à des festivités sympathiques, aujourd’hui l’opération est passée de mode. Les consommateurs n’acceptent plus de boire mauvais, et recherchent avant tout le plaisir quitte à allonger un peu la menue monnaie.
Dominique Piron n’est certainement pas un vigneron dénué de talent, et sa gamme de vins du Beaujolais, ses crus, fait amende plus qu’honorable. Plutôt du genre consciencieux et ouvert d’esprit, il a pris le risque de s’associer à une marque de « hard discount », Leader Price, et son égérie, Jean Pierre Coffe. Il est évident qu’en Grande Distribution, le consommateur n’achète pas qu’ un vin mais aussi un prix. Associer « vin nouveau » et « hard discount » est un choix risqué mais complètement assumé par les deux protagonistes. Finalement, l’association n’est que pure logique, manifestement chacun y trouvant des intérêts.
4 euros pour un vin produit en moins de 10 semaines, alors qu’un cru du Beaujolais coûtera guère plus du double pour une attention, et une méticulosité bien plus contraignantes, forcément…le Nouveau reste pour certains une poule aux oeufs d’or qu’il serait dommage d’éliminer.
Si le « nouveau » dégusté de Dominique Piron est bien éloigné de la médiocrité habituellement proposée en ce 3è jeudi du mois de Novembre, il le doit à un suivi rigoureux, et un minimum de travail, sans oublier un respect vis à vis de ses clients. Car malgré tous les efforts consentis par Dominique, le plaisir se limite forcément à un vin qui, par sa nature ne peut pas être abouti, car il est tel un grand prématuré. Mais il serait totalement injustifié de galvauder le « nouveau » de Dominique Piron, sous prétexte qu’il est estampillé « Leader Price ».Car sincèrement, pour un « nouveau », il est bon !
Doté d’une matière de bonne constitution gainée par un fruit pulpeux. La finale maintenue par une saine fraîcheur offre à l’ensemble une certaine harmonie. C’est réussi, et j’avoue que cela m’ennuie un peu de l’écrire, mais restons sincère jusqu’au bout.
Quand il atteint cette forme de qualité, alors le « nouveau » peut jouer son rôle de « sparring partner » des papilles, qui prendront ensuite bien plus de plaisir avec les vrais vins du Beaujolais, qu’ils soient blancs ou rouges, Villages, ou crus.
Car cette magnifique région, empreinte d’humanité et de ruralité. sait produire des vins plus que séduisants.Le cépage gamay sait offrir des vins savoureux, pulpeux, sincères, offrant des trames gourmandes et minérales, parfois profondes aux tanins fourrés. Des vins qui savent être ambitieux et pourvoyeurs de vrai plaisir, exprimant à merveille les qualités de leur terre.
LES CRUS DU BEAUJOLAIS
A ne surtout pas oublier!
Dégustons donc à la santé des crus du Beaujolais ! Ceux de Dominique Piron, mais aussi des Morgon de Foillard, Jean Marc Burgaud, Daniel Bouland, des vins du domaine Lapierre, sans oublier ceux de Descombes, Desvignes …ou encore le château de la Chaize et j’en oublie tant d’autres et non des moindres.
Et pourquoi ne pas aller jusqu’à déguster les vins « sans sulfites ajoutés » pour voir et peut-être pour boire ? Quant à s’ouvrir l’esprit, osons jusqu’au bout, Il en existe, chacun fera son opinion, goûtons ! Karim Vionnet, les Côtes de la Molière, Lilian Bauchet…
Osons même déguster le vin du Beaujolais outre pour le plaisir entre amis, à l’aveugle. Pour certains d’entre eux, parmi les plus ambitieux, vous constaterez qu’il n’est pas toujours si aisé de distinguer un beau cru du Beaujolais sculpté intelligemment d’un joli vin issu du pinot noir que l’on trouvera un peu plus au nord… Chiche, on tente le coup pour voir ?
Finalement…il y a vraiment une vie après le Nouveau !
NB:Article édité et paru sur le Figaro, Avis du Vin
DEUX TOP BEAUJOLAIS NOUVEAU
Je vous recommande deux « nouveaux » dégustés avec grand plaisir, suaves, gourmands, vivants, libres…en premier lieu celui de Lapalu, remarquable. Et tout aussi maitrisé et savoureux celui de Foillard. J’espère également, mais pas encore dégusté encore, gouter celui d’Isabelle Perraud, des Côtes de la Molière dont on m’a dit le très grand bien.
Par ailleurs, hors Beaujolais, en Côtes du Rhône primeur, dégusté un vin superbe, éclatant, massif et d’une finesse atypique pour la région, le Primeur de Marcel Richaud.
Avec ces quelques vins, finalement, le plaisir est ancré, mais nous restons là bien sur de réelles exceptions avec quelques autres vins de vignerons vrais, vous comprendrez qu’ils ne forment pas la panacée.
Emmanuel Delmas
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Jeff Collin
Une vie après le Beaujolais nouveau??? Oui la vie du dolipranne après une foire en supermarché !!!!
gérard
Je vous signale le (plutôt les – il y en a deux, « les griottes » et « les Vieilles vignes ») de Pierre Marie Chermette, domaine de Vissoux. Ils sont excellents, plaisir immédiat non dénué de fond (
surtout Vieilles Vignes). Foillard toujours au top, pas étonnant, mais pas encore goûté cette année.
J’avoue que je prends de plus en plus de plaisir avec le Beaujolais nouveau, en sélectionnant le vigneron bien sûr, mais que, trois ou quatre jours, ça suffit ! alors qu’un Côte de Py de
Foillard ou un Fleury de Chermette, on peut en boire 52 semaines par an, sans lassitude, non ?
J’en profite pour vous signaler le Beaujolais blanc du même domaine de Vissoux, un petit régal de plaisir simple et bon, à prix très doux. J’adore ce côté léger, souriant et sans
prétention du Chardonnay.
Emmanuel DELMAS
Le chardonnay en Beaujolais offre des résultats intéressants, de belles surprises et du plaisir. J’acquiesce total !
Emmanuel Delmas
Il est joliment fait. J’ai gouté ceux de Foillard et Lapalu et chez eux, ça goute vraiment très bon. 😉
Jules Lamont
je suis d’accord
avec toi sur le Piron, j’avais animé une soirée l’année dernière autour de son Nouveau, et il tenait vraiment la route. Je ne l’ai pas encore goûté cette année.
Bacchus
moi non plus suis pas très fan du « bojolpif » pour dire à cette heure je n’ai toujours pas goûté au 2011. je préfère me retourner vers les crus bien plus intéressants. bonne soirée
Emmanuel DELMAS
En revanche il faut absolument gouter ceux que je cite au bas de l’article…parce que là c’est très très bon!