Marc MENANT, m’a convié à déguster un vin rouge de Hongrie, pays dont sa
mère est originaire.
Enfant du marketing, cherchant en permanence à développer ses connaissances
du vin, il m’invite à imaginer cette région de Eger. Je m’efface, écoutant les paroles
d’un amoureux du pays hongrois.
SITUATION
La région d’Eger se situe au nord-est de la Hongrie, à l’extrémité des collines de Mattra. Cette ville baroque est dôtée de caves immenses, elles-mêmes creusées dans le tuf tendre et sombre des collines me dit-il.
LE SANG DU TAUREAU : EGRI BIKAVER
L’Egri BIKAVER fut un vin célèbre en Occident. On le connaissait sous le nom de Sang du taureau (Bikaver), Egri (d’Eger). Nom donné à la suite de la légendaire résistance des hongrois face à l’envahisseur ottoman.
CEPAGES
Le kekfrankos (ou nagyburgendi) est le blaufrankisch autrichien, cépage très tendre, et rafraichissant.
Le Cabernet sauvignon a sa place également, accompagné de son compagnon fidèle, le merlot, et un cépage plus méconnu, le blauburger.
ELEVAGE
Marc m’explique qu’il fut saisi par la taille très importante des barriques, qu’il estime à environ 1200 litres. Soit 5 voire 6 fois plus grandes que nos barriques bordelaises.
Celles-ci sont en chêne, et noircies environ 100 fois et ont une taille de 3 mètres de diamètre, selon mes informations.
Les méthodes de vinification du Nouveau Monde commencent à être importé, cependant, la Hongrie a derrière elle, une véritable culture du vin qu’elle ne saurait éliminer.
Il faut souligner le fait que pour les hongrois le plaisir de la table s’inscrit comme un de leur précepte. Cette notion de partage, de plaisir est ancrée dans leur culture.
DEGUSTATION
La robe présente un couleur grenat d’une moyenne intensité, aux reflets violines. Le disque propose un dégradé allant sur une couleur trnaslucide, laissant présagé d’un vin encore bien jeune.
Le 1er nez est étriqué, replié sur lui-même, il ne s’exprime que très faiblement.
A l’aération, il dévoile des notes timides néanmoins, de fruits macérés à l’eau de vie (prunes)
L’attaque en bouche est surprenante, légérement perlante, la franche acidité l’accompagnant permet au milieu de bouche de dévoiler ces arômes de fruits macérés de s’exprimer. l’alcool domine le débat à ce moment précis. Une acidité sous-jacente prend le relais et propose une finale tranchante, permettant au vin d’avoir une longueur interessante.
Cependant, le vin n’est pas équilibré, semblant instable, nous restons sur notre faim. Un nez étriqué, une attaque perlante, et un alcool dominant, ne permet pas au vin de s’étaler, ni de s’exprimer.
Cela est bien dommage. Marc semble lui aussi, déçu. Cette bouteille ne reflète pas du tout le vin qu’il avait découvert voici quelques mois, en Hongrie.
CONCLUSION
Néanmoins, le vin a rempli son rôle. Celui du partage et de l’échange. Il a eu au moins le mérite, d’être prétexte à la rencontre avec un amoureux du marketing, et du vin, Marc MENANT, dont je vous invite à visiter ces 2 sites.
Le 1er, concernant l’amour qu’il porte au monde du vin, la République des Sens et le 2nd, fruit de sa passion pour le marketing du luxe, Passion luxe.
Emmanuel Delmas
Mickael
J’ai du gouter ce vin mais apparemment il ne m’a pas laissé non plus un souvenir impérissable, enfin je ne me souviens plus du millésime.
Votre section espace conseils, vins du monde, ne comporte rien sur le Hongrie. Dommage, est ce prévu ou en cours ?
J’ai quelques bouteilles hongroises notamment de chez Bock Jozsef (Merlot, Royal cuvée), Gere Attila (cabernet sauvignon, olaszrizling), Weninger (soproni frettner) et Jekl (cabernet sauvignon/franc). Connaissez-vous la capacité de garde de ces vins hongrois ?
J’ai trouvé sur le site de Gere 10-25 ans pour le cab sauv et 25 ans pour l’olaszrizling ou encore 25 ans pour un rosé mais cela me parait beaucoup.
Merci
Emmanuel DELMAS
Le Tigal Bor est un vin d’une belle qualité, tout en souplesse, non dénué de caractère. Les vins hongrois peuvent évoluer, mais ils ont parfois tendance à s’oxyder, dès lors qu’ils sont conservés
trop longtemps. Au delà de 15 ans, je ne garantis rien ,'()
Disons que là encore, il faut expérimenter, Mickael…
tchoo
Une question sur ces « grandes » barriques (si je me rappelle bien il doit s’agir de ce que l’on appelle en france des Muids (1200l)) servent-elles à l’élevage où à la vinification?
tchoo
Une question sur ces « grandes » barriques (si je me rappelle bien il doit s’agir de ce que l’on appelle en france des Muids (1200l)) servent-elles à l’élevage où à la vinification?
Mijo
Peut-être était ce une bouteille d’une année médiocre ?
Penglobe
j’ai tout entendu!
charly0
bonjour Emmanuel, je trouve ton site très agréable à parcourir et une très bonne mise en page, très bien expliqué et documenté, ça donne envie de prendre de sévéres bitures rien qu’à lire tous ces termes techniques.
bon courage et bonne continuation.
a+
Emmanuel DELMAS
Effectivement, le vin est synonyme de plaisir, et de convivialité. Sans jamais oublier de…consommer avec modération.
Merci pour les compliments.
Marc Menant
Merci Emmanuel pour ce sympathique billet.
Je regrette cependant que le vin n’ait pas vraiment été à la hauteur. Peut-être aurons-nous l’occasion d’effectuer une autre dégustation de vins hongrois. Je pense au Tokaj notamment même si ce « vin des rois et rois des vins » laissera certainement beaucoup moins de place à la découverte…
Amicalement,
Marc
Emmanuel DELMAS
Je t’en prie Marc, et pas de soucis, pour une dégustation de Tokaji, je suis amoureux des vins liquoreux en général et de ceux-ci en particulier. J’ai ouvert ma dernière bouteille de 1978, l’année dernière. Ce sera donc l’occasion de refaire le plein de ma cave.