DE BEAUX VINS DE BOURGOGNE

La Bourgogne, terre de vins d'émotion(s) par excellence se révèle souvent intimidante. Si elle s'impose à nous, dégustateurs passionnés, elle ne le fait jamais vraiment de manière démonstrative, tant ses vins ont tendance à s'offrir plutôt subtilement. Il faut pour certains vins se montrer patient, attentif, humble tant la mosaique de terroirs se révèle complexe à discerner. Parmi quelques belles bouteilles dégustées récemment, j'ai eu envie de mettre en avant deux vins particulièrement complexes, mais qui sont parvenus à me séduire… 

Vins dégustés en Décembre, ouverts plus de 6 heures avant la dégustation, bouchon au pied des bouteilles.

Volnay 1er cru 'les Carelles' 2008, Thomas Bouley

Sols argilo-calcaire, blocs de roche calcaire en sos-sol, mi-coteau exposition sud/est, 20 mois d'élevage en fût de chêne dont 30% de fûts neufs.

J'aime beaucoup les vins qui offrent à la fois du plaisir, et des réflexions, ne se livrant pas si simplement. Tout, sauf des vins ennuyeux.

Soufflant le chaud et le froid, ce vin impose une certaine autorité. Si sa chair rassure par son galbe, les tanins légèrement appuyés par une acidité sous-jacente, taquinent en fin de bouche. Oscillant entre tonalités végétales nobles, et fines épices, ce vin semble dévoiler un fruit juteux mêlé de quelques tonalités très finement oxydatives.

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L'ensemble m' a épaté par la force, l'autorité et l'élégance que ce vin quelque peu 'bourru' à ce stade, a bien voulu nous révéler. Plus qu'une dualité, tant de nuances et une longueur remarquable…Ah, la Bourgogne…ne se laisse pas si facilement approcher, mais qu'elle est belle !

Chambolle Musigny 'les véroilles' 2013, Bruno Clair

Au nez, le vin ne se montre pas très disert, mais après aération, le fruit noir s'offre juteux. Puis les pointes florales et en fond de nez, les épices (poivre) prennent le relais. 

La bouche semble suivre la même trajectoire, avec une trame relativement serrée malgré une chair charnue. Epices et fruits stricts se disputent le milieu de bouche. La finale en revanche révèle une belle trame acide juste raffermie par des tanins un poil serrés, à ce stade. Néanmoins l'ensemble reste charmeur malgré un caractère affirmé, tant l'acidité sous-jacente allonge la persistance. 

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On ressent un caractère affirmé, un fruité strict qui n'attend qu'à s'écouler en finale une fois les tanins plus fondus. Le temps lui permettra de gagner en confort, et en élégance. A ce stade, ce vin est prometteur, et malgré sa fermeté actuelle, il parvient à offrir du plaisir. Le domaine Bruno Clair fait indéniablement partie intégrante des tous grands domaines de Bourgogne, un fleuron incontournable, à Marsannay. 

Emmanuel Delmas

Avec Twitter je pose certaines questions sous la forme de petits quizz. Cela me permet d'apporter une vision intéressante de mes 'suiveurs', passionnés et amoureux du vin.

Que vous inspirent les beaux vins de Bourgogne ? Merci de votre participation et de vos RT ,-)

— Emmanuel Delmas (@EmmanuelDelmas) 13 février 2017