Une intervention chez Jérôme Galeyrand, vigneron à Gevrey Chambertin fut l’occasion de passer un week end entre Gevrey et Morey Saint Denis. Samedi soir chez Jérôme, Dimanche matin chez Alain Jeanniard. De jolis moments passés dont voici quelques bribes. Dans quelques semaines quelques commentaires de dégustation chez Alain Jeanniard.
JEROME GALEYRAND, GEVREY CHAMBERTIN
Samedi après-midi, arrivée par un temps chaud et ensoleillé à Gevrey Chambertin. Jérôme Galeyrand vient nous récupérer. Nous nous retrouvons avec une grosse vingtaine de personnes à déguster sur fûts une partie de ses 2011. Côtes de Nuits Villages, Gevrey Chambertin mais aussi Fixin, notamment. L’occasion de découvrir sa nouvelle cave, et surtout de goûter ses 2011. Malo terminées, vins au calme, faciles à déguster, peu sont chahutés. Il n’est jamais facile de goûter les vins directement prélevés du fût. Quelques éclairages de la part de Jérôme sur chaque vin, quelques conseils de ma part concernant la dégustation généralement, et sur fûts en particulier. Et tout le monde a « mâché » en coeur. Et surtout pu ainsi bien mieux ressentir le coeur de chaque vin.
Entouré d’une vigntaine de personnes, et des tonneaux de Jérôme, qui, on le voit sur la photo jouait de la pipette (tout au fond).
Des Gevrey Chambertin suaves, entre fruité strict, arômes floraux et minéralité contenue (pour l’instant), acidités franches et tanins fermes tout en restant confortables. Fixin semblant plus strict, ayant les bottes dans sa terre, entre fruité et épices. Là encore le boisé est bien intégré. Des tanins appuyés mais parfaitement dans le ton. Un vin qui a plu par son caractère affirmé.
Chacun a pu retranscrire à sa façon, mais avec sincérité ses ressentis. Fixin autoritaire mais causant, des Gevreys plus réservés en l’état dont il faut chercher au delà de ses apparences. Subtilité et suavité combinées.
Un joli vin, complexe et autoritaire, il délivrait un fruité gainé d’une chair suave. Le tout soutenu par une fraicheur élégante. Un début de patine plein de charme enfonce le clou. Du tout tout bon!
S‘ensuivit un repas autour des vins du domaine, un Bourgogne Antonin magnifique d’énergie et de verve, à la trame acide lancinante, aux tanins déjà fondus. Un vrai vin de tablée, s’alliant aussi bien sur les charcuteries, que les salades ou même les viandes blanches. Sa fougue peut en surprendre quelques-uns mais un vrai joli vin. Le clou avec de jolis magnums de 2002 et 2003 qui démontrent malgré leur qualité d’ensemble, les progrès réalisés par Jérôme Galeyrand. Réaliser un premier millésime n’est jamais facile, naviguant souvent à l’aveugle sans recul nécessaire, le vigneron a généralement tendance à appliquer ce qu’il a appris. Avant de pouvoir petit à petit, au fil des années, après avoir observé son végétal, s’adapter, et accompagner au mieux ses vignes. Au chai, le travail se précise, les élevages s’affinent laissant place à l’expression la plus pure du cépage, tout en respectant la bonne lecture des terroirs. Aujourd’hui, les vins de Jérôme se précisent, avec des trames acides souvent magnifiques, offrant de l’éclat à ses vins. Aucun extraction, des vins sapides, savoureux et raffinés. Il semble avoir trouvé son équilibre. Du très joli travail.
Site du domaine Jérôme Galeyrand
Situer le domaine Galeyrand
ALAIN JEANNIARD, MOREY SAINT DENIS
Dimanche matin, Alain Jeanniard vient nous récupérer à Couchey, direction ses vignes, à Gevrey dans le « Creux Brouillard », qui nous fait vite réaliser à quel point le choix du nom des parcelles n’a jamais été un hasard par ici. Vignes parfaitement entretenues, taille en cordon de royat simple. Pas d’effeuillage, quelques rognages. Un sol meuble, humide, où les bottes s’enfoncent.
Vignes de plus de 80 ans, plantées en 1926 à Morey Saint Denis, chez Alain Jeanniard.
Autre vigne, à Morey Saint Denis, vieilles de plus de 80 ans, aux souches impressionnantes. Bien qu’éparses par endroits, les rangs sont remarquablement là aussi alignés. Sol toujours meuble, vignes heureuses.
J’avais déjà dégusté chez Alain Jeanniard en compagnie de Patrick Maclart l’an dernier avec quelques clients. Ce fut déjà un magnifique moment passé, des vins que j’avais énormément appréciés. Un vigneron aussi talentueux qu’il est gentil, prévenant et attentif. Une belle rencontre qui demandait à être revécu.
Taille en cordon de Royat simple, sur sa vigne de Gevrey Chambertin « Creux Brouillard », fidèle à son nom…
Accepter de nous offrir de son précieux temps en ce jour de fête des pères est un joli cadeau de sa part. La dégustation sur fûts dans son caveau prouve à quel point son travail est pointilleux et minutieux. Des vins blancs riches mais tendus, notamment pour son Côte de Nuits villages. Et des vins rouges dans le droit sillage de ceux dégustés l’an dernier. Entre chair et vivacité, les vins fournissent une certaine énergie, des profils étirés ne manquant nullement de volume. Les tanins se dévoilent soyeux parfois appuyés, mais toujours beaux. Appuyés dans le cas de vendanges entières, dont il a fait le choix sur certaines parcelles, notamment de très vieilles vignes. Choix judicieux, même si les vins dans leur prime jeunesse jouent un peu d’austérité et de sévérité. Mais que de jolies promesses aperçues. Sans oublier la bonté et l’extrême gentillesse d’Alain Jeanniard.
Je ne saurai trop vous inviter à vous rendre chez Jérôme Galeyrand ou chez Alain Jeanniard afin de ressentir de belles sensations. Des vins magnifiques, assez personnels et emplis de sincérité. Et deux rencontres tout aussi belles.
SE PROMENER AU COEUR DES CRUS ET GRANDS CRUS DE MOREY A GEVREY
La Combe de Lavaux, indissociable des terroirs de Gevrey Chambertin mais pas que…
Ce sont un peu plus de 3 kilomètres qui séparent Morey Saint Denis de Gevrey Chambertin. Après ma visite chez Alain Jeanniard, l’idée était de déguster une bouteille de vin au pied des vignes. Observer, contempler, ressentir le lieu. Juste avant la fameuse Combe Grisard de Morey Saint Denis, c’est au dessus des Monts Luisants qui nous nous arrêtons. Quel pied !
Une heure après, nous repartons sac au dos, bouteille et verre vidées. Direction Gevrey Chambertin, Clos de la Roche, la Combe Grisard, puis les Grands crus. Latricières, juste sur notre droite. Un petit carré de vignes sur la gauche, juste au dessus, lui aussi classé en Latricières. Me semble t’il, à confirmer toutefois. Ce furent 4 heures en plein coeur des crus, magnifiques, hors du temps qui permettent de mieux cerner le lieu, quelques caractéristiques, ou même subtilités, tant il y en a dans les vins de Bourgogne. Le contact avec la grande Combe du Lavaux nous indique l’imminente arrivée à Gevrey Chambertin. Observations des quelques crus en sortie de Combe, les éboulis…nervures…qui fournissent une partie de l’immense complexité des terroirs de Burgondie.
Site du domaine Alain Jeanniard
Situer le domaine Jeanniard
Emmanuel Delmas
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Bonjour, merci d’avoir partagé cette visite avec nous, ça donne vraiment envie de leurs rendre visite. Connaissant le domaine Jérome Galeyrand, malheureusement je n’arrive pas à trouver de ses
Gevrey, si quelqu’un a une idée…. Amicalement. Laurent
On les trouve sur le site http://www.votresommelier.com par exemple ,-)
Les 2 domaines de Cote de Nuits que je distribue sur le Nord, amusant !
Quelle chance ! En tous cas merci de partager vos aventures, Emmanuel