Pour la première fois depuis la création du blog du sommelier, le whisky fait son entrée. Eclairage suite à
une dégustation dispensée récemment chez Prodégustation.
CAOL ILA, Islay Single Malt, Scotch Whisky
1999 vintage, Signatory 46°
Les parois du verre s’entichent de larmes grasses pour ce whisky à la couleur jaune pâle. Le premier nez révèle
un alcool tendre, laissant aisément apparaitre une touche d’herbes, de bruyère, très vite relayée par une salve fumée, profondément marquée par la tourbe et les notes iodées. L’ensemble combine
laissant suggérer par moments une envolée grillée. Fond de nez entre la tourbe et le grillé (charbon?).
La bouche suit le même registre au travers d’une matière grasse, soulignant à merveille le fumé, le tourbé et le
grillé. La finale bien que chaude laisse place à une persistance remarquable, dans le droit sillage des impressions perçues au nez, entre tourbe, fumé et note iodée.
*****
Racé et de grande persistance cet Islay Single Malt se révèle assez impressionnant dans son style. Le degré
d’alcool n’est absolument pas anodin afin de permettre une très nette expression aromatique et gustative. D’apparence élégant et raffiné, ce whisky profite de cette puissance ajoutée , afin de
dégager une force matinée de classe. Du très joli travail.
Luc Charlier
Cher Emmanuel, au-delà de ta description de ce flacon-ci – que je n’ai pas bu – je me permets d’insister sur un point ESSENTIEL pour
pouvoir apprécier les eaux-de-vie (et autres alcools d’ailleurs) : il faut aussi les déguster après addition d’eau. Je fréquente l’Ecosse depuis 1983, et ai même partagé mon logement avec
une Ecossaise très portée sur cette boisson pendant plusieurs années. Jamais un indigène ne prendra son malt « straight ». On y ajoute un « splash » d’eau pure et cela
s’appelle « réduire ». D’ailleurs, que fait-on en France devant un bel Armagnac – je ne connais pas les Charentes ? On en prend un peu en bouche et on salive abondamment, ce qui
revient au même. Physiologiquement, l’alcool (surtout au-delà de 30°) anesthésie la muqueuse et diminue les sensations. En plus, il « brûle » les papilles. Par contre, humer ces
effluves apporte évidemment un bouquet très concentré.
Caol Ila est, avec Ardbeg et Lagavullin, un des plus tourbés de tous les malts écossais, et cela rentre parfaitement dans mes goûts à
moi. Tu as dû te régaler, mon salaud !
Emmanuel DELMAS
Tu as bien raison Luc! Mais je mâche le vin, et le mouille allègrement avec ma salive. De même pour le whisky. Mais effectivement, il est bien vu de mettre une goutte d’eau dans le Whisky. J’ai
beaucoup aimé ce Caol Illa. Un délice ,-)