Ce soir, un client désirait se faire plaisir. Tout du moins, offrir à ses parents, un grand
moment.
Hésitant sur un vin rouge, il optait de son propre chef pour un Grand vin, un Grand cru classé de St Emilion sur un millésime 1999.
Si je tais le nom du dit vin, c’est simplement pour éviter toute surenchère éventuelle, ou sous-enchère devrai-je écrire.Non pas que ce vin soit mauvais loin s’en faut…mais, je
trouve toujours dommage d’ouvrir de grands vins trop jeunes. Encore opulents, tanniques, et souvent instables, ces jeunes adolescents se montrent trop insolents. Leurs tanins se montrent rugueux,
parfois asséchants, leurs acidités volatiles et sous-jacentes trop pénétrantes, et l’alcool encore trop présent.
L‘équilibre de ces vins, dépend d’une garde relativement importante. Laissons leur le temps de s’exprimer sous de meilleurs auspices. Tout naturellement, sur le Tournedos
Rossini, je l’oriente sur un Montrose 1982.
Il ne me faut que quelques secondes pour le convaincre. Lui expliquer comment nait un grand vin, de la façon dont on doit lui laisser le temps de maturer. Lui faire comprendre
simplement qu’à instant magique rime vin magique.
La robe grenat présente des reflets tuilés presque briqués, d’une jolie limpidité.
Le 1er nez est très plaisant, et dévoile des notes animales, le cuir en 1er lieu.
A l’aération le bouquet s’exhale, et les arômes de fruits séchés, se mêlent aux notes de sous-bois, de terre humide, où l’on reconnait aisément les pointes de champignons, et de truffes.
La complexité du nez se dégage à l’aération, sur des pointes de bois ciré. Des notes minérales ferment la symphonie des flaveurs, dévoilant un côté mine de crayon.
L’attaque est doucereuse, élégante, le milieu de bouche est complexe, hésitant entre les caractères animaux, faisandés ressentis au nez, et les notes végétales.La finale est rendue très soyeuse,
grâce à la présence de tanins fourrés.
PAI: 15
Rétro-olfaction: Notes giboyeuses, viandées.
En somme, le nez est absolument merveilleux de complexité, admirable de franchise, et d’éclat. La bouche offre un vin au caractère affiné, incisif, et dôté d’une belle envergure.
Le millésime 1982 marque de son empreinte ce vin, de par sa complexité, et la sensation de fraicheur ressentie.
Montrose est un vin authentique, racé, et complexe, et ce millésime nous prouve une fois encore que ce château fait partie des très grands vin de Bordeaux.
Un agneau, s’accomodera très bien de ce vin, si élégant et complexe.
Il faudra cependant faire en sorte d’éviter les sauces trop riches, et savoureuses, afin de laisser de la place à l’architecture élancée du vin.
Ainsi, je vous invite à déguster cette épaule d’agneau cuite à l’étouffée de
Pascale, de l’incontournable « C’est moi qui l’ai fait », que je salue au passage.
S’agissant du service du vin, je n’ai trouvé aucune utilité de le décanter, tant à l’ouverture il se montre accueillant. De grands verres, permettront une suffisante oxygénation.Après un bon
quart d’heure, le vin offre toute sa plénitude, peut se garder 10 années encore.
Visitez leur site: Château Montrose
Emmanuel Delmas
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Patrick
Merci pour la PAI.
Montrose 82 vs Ausone 99, j’opte aussi pour Montrose ;-))
Mijo
Bonne année.