DO VALLE DE RAPEL MISIONES DE RENGO
RESERVA CARMENERE 2004
Le Chili, pays très longiligne propose des vins désormais de grande réputation, tant la qualité devient chaque année de plus en plus réelle.
Ce vin en est la démonstration. Il me fut ramené de là-bas, et c’est avec plaisir que je relate mes ressentis.
La vallée de Rapel se situe au sud de Santiago, entre la Maipo vallée au nord, et Curico vale au sud.
Le sol est très varié, cependant on y trouve d’excellents terroirs argileux propices au cépage merlot, d’ailleurs souvent confondu avec le carmenère.
Le cépage carmenère est ce que le malbec est à l’Argentine, le Tannat à l’Uruguay, c’est à dire le cépage porte drapeau du Chili.
DEGUSTATION
La robe se pare d’une couleur très foncée, oscillant entre le grenat sombre et l’encre. Les reflets sont violacés, dénotant d’une jeunesse certaine.
Le 1er nez plaisant est de très bonne intensité. Orienté sur les fruits très mûrs, et concentrés. (mûres, griottes, myrtilles…)
A l’aération, les pointes fumées éclipsent les senteurs de fruits compotés (mûres, griottes), qui se dirigent sur des notes de pruneaux. Petit à petit, les notes épicées (le poivre en tête) prennent le relais, en s’éclipsant à leur tour devant la valse d’arômes vanillées.
L’attaque en bouche est grasse, la matière opulente et ronde tapisse bien le palais. Assise sur des notes de fruits bien écrasés, cette matière offre un caractère épicé, et fumé. Les tanins ont la bonne idée de s’éclipser au passage de cette sensation si sphérique. Présents, ils sont rendus bien fourrés, dociles, et finalement bien intégrés.
La longueur ne pâtit pas de cette forme de condescendence de la part des tanins vis à vis du volume de ce vin. Les notes épicées, et surtout fumées persistent longtemps en bouche.
PAI: 21 CAUDALIES.
ACCORDS METS ET VINS
Contrairement aux idées reçues, la viande, et les boulettes qui me furent proposées, ne mettent pas en valeur l’architecture très ronde de ce vin. La viande, acompagnée de sa sauce au poivre légère manque de force.
La texture de la viande semble faire écran avec la matière pourtant dense du vin. L’idée est venue d’apporter une pincée de fraicheur, d’insolence, qui permettrait au vin de s’élever.
C’est ainsi, que, contre toute attente, le taboulé légèrement citronné a réussi le pari d’offrir une autre dimension au vin. Quand le mets se met au service du vin…
Contre-balancer le poids de la riche matière du vin, afin d’élancer le vin.
Et, force est de constater qu’effectivement, le vin fut bien plus étiré dans sa finale, vraiment plus impulsif.
LA RECETTE
Ainsi, j’invite à la table, un pain lavash à la californienne et son taboulé de roquette, plein de fraicheur, et de saveurs. Le tout cuisiné par la brillantissime cuisinière étudiante Sarah, dont je vous invite à visiter le riche site.
Emmanuel DELMAS
Jfrancois
J’ai goutte le Carmenere pour la premiere fois cette annee a travers un Baron Philip de Rotchild Carmenere du Chili annee 2004.Un vrai delice que je recomande a tous.
tchoo
Le carménère, également appellé grande vidure, fait partie de la famille du cabernet-sauvignon (petite vidure) et du cabernet-franc (vidure). Il est souvent confondu avec le merlot. CŽest un cépage tardif.
tchoo
Les caractéristiques décrites par Iris se retrouvent dans vos comentaires de dégustation .
Fruit très murs, mûres, griottes, myrtilles= plutôt merlot.
Les notes fumées, épicées (poivrées) =plutôt Cabernet sauvignon.
Peut-être ce cépage va réaliser le mariage idéal entre les qualités du Merlot et du Cabernet Sauvignon, comme votre dégustation tend à le souligner.
A suivre de près!
tchoo
Pour compléter tout cela, à l’occasion de la lecture de vos commentaires de dégustations, on retrouve les caractéristiques de la famille des cabernets avec les notes épicées et fumées, venant après une première approche plus « merlot » si je puis dire ( griottes, pruneaux…..)
tchoo
Pour compléter tout cela, à l’occasion de la lecture de vos commentaires de dégustations, on retrouve les caractéristiques de la famille des cabernets avec les notes épicées et fumées, venant après une première approche plus « merlot » si je puis dire ( griottes, pruneaux…..)
tchoo
Pour compléter tout cela, à l’occasion de la lecture de vos commentaires de dégustations, on retrouve les caractéristiques de la famille des cabernets avec les notes épicées et fumées, venant après une première approche plus « merlot » si je puis dire ( griottes, pruneaux…..)
Emmanuel DELMAS
Oui, effectivement. C’est pourquoi, l’idée que le carmenère puisse être confondu avec le merlot est somme toute crédible.
Les fruits mûrs, confiturés, alliés à une ronde texture ne sont pas sans rappeler le merlot. Néanmoins, le climat très chaleureux du Chili, doit jouer un rôle important dans la constitution du vin. Les notes fumées, cependant, on les retrouve avec plus d’extravagance encore sur des syrah, ou même des cabernets il est vrai, dans la Colchagua, ou Maule vallée. Ce qui me fait penser que l’élevage a sans doute un rôle.
Le vin se doit d’exprimer, en totale harmonie, l’expression du cépage, du terroir, et de l’élevage. Si un élément domine l’autre, le vin perd en équilibre, même si il peut gagner en personnalité.
Du coup, cet aspect fumé est il à mettre sur le compte du cabernet ? sachant qu’on le retrouve très souvent sur les syrah chiliennes, les Côtes Rôties (moins souvent aux antipodes australiennes cependant).
Ou, plutot sur la méthode de vinification, d’élevage, combinée au climat de la région ? (les fruits mûrs écrasés, finalement, on retrouve ce type d’arômes sur nombre de vins issus de régions chaudes, en France, au Maghreb, en Australie, en Californie, Paso Robles, Amérique du Sud…°? Qui peut dénoter de raisins écrasés et accablés par un ensoleillement surpuissant.
Sans parler du terroir, argileux en l’occurence…
En tout cas, merci pour vos remarques.
En conclusion, Carmenère… famille des merlots ou cabernets ?
Iris
La Carmenère me semble plus être de la famille des Cabernets. A. d’Armailhacq écrit dans son livre sur le culture, des vignes, la vinification et les vins dans le Medoc : « Le raisin de la Carmenère est doux et sucré; sa savoir est excellente; il est même meilleur au goût que celui desdeux cabernets; le vin qu’il produit doit se ressentir de ces qualités; il est moelleux, et, cependant, plein et riche en corps. Il s’associe très-bien avec celui des cabernets, auquel il donne plus de rondeur; il dure à peu près autant et gane beaucoup de perfection par l’âge. »
Bon, cela date de 1855, donc avant le phyloxera – peut-être que les clones d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec cela.
Vu qu’il était moins réguliers en charge que les cabernets et sensible à la coulure, il n’était plus tellement replanté à Bordeaux après le déclin des vignes – mais vu qu’il resiste bien à la sécheresse et redoute l’humidité pendant l’été, il sera peut-être de nouveau à retenir, si le climat se rechauffe en Gironde…
Emmanuel DELMAS
Merci Iris pour ton intervention. Très instructive.
Ainsi, le carmenère est doux et tout en rondeur. Ce qui pourrait me rappeler, en terme de rondeur, un certain merlot.
S’agissant d’un éventuel réchauffement climatique sur le vignoble français, et bordelais, effectivement, il pourrait revenir en grâce un jour prochain.
Ce qui corrobore ce que disait plus haut, notre autre instructeur, Tchoo, que je remercie personnellement pour ses éclaircissements.
Merci Iris
llh
salut le sommelier ! J’habite à Condrieu, tu dois connaître ?
francisco
Un seul mot » La classe ».
Ton blog est toujours top au niveau du design.
Tout es bien visible et les couleurs bien adaptées au sujet.
sophie kune
ca donne envie.
La semaine dernière, je suis allée au Puy en Velay et depuis, je cherche de la liqueur de Verveine.
Tu sais ou en trouver par hasard? (je suis parisienne).
Merci d’avance.
Emmanuel DELMAS
Bonjour Sophie,
J’acquiesce, la liqueur de Verveine est un pur régal. J’avoue ne pas pêtre certain d’en trouver sur Paris. Le Bon marché ? Lafayette Gourmet ?
Cependant voici un lien qui pourrait répondre à ta problématique:
http://www.verveine.org/
Tu pourras passer commande directement sur le site.
Fabienne
Très intéressant tout cela
tchoo
A noter, que la Carmenère est un vieux cépage du Médoc, où il reste quelques pieds. La chambre d’agriculture à sélectionné un clône et il s’en replanterait dans la région bordelaise.
tchoo
A noter, que la Carmenère est un vieux cépage du Médoc, où il reste quelques pieds. La chambre d’agriculture à sélectionné un clône et il s’en replanterait dans la région bordelaise.
Emmanuel DELMAS
Merci pour cette information. Le carmenère est un vieux cépage, d’appoint, souvent. C’est ce que j’ai toujours pensé.
Or, sur l’Atlas mondial du Vin, de Jancis ROBINSON et Hugh JOHNSON, il paraitrait que le carmenère est assimilé ou confondu avec le merlot.
Que penser ?
Penglobe
je vais de ce pas faire la lecture de ce billet à celui qui s’occupe de « ma cave »…