Il y a déjà fort longtemps, j’apprenais à déguster les vins lors de mon apprentissage de sommellerie.
Les vins d’Edmond de Rothschild
Tous les Jeudis après-midi, pendant ma coupure, entre les deux services, nous dégustions plusieurs vins en compagnie du vigneron, ou propriétaire du domaine. Et ce jour-là, un vin m’avait marqué, un vin de Bordeaux
Pour nous, jeunes élèves sommeliers, l’exercice était toujours périlleux et impressionnant.
Nous étions entourés par nos mentors, les sommeliers de l’association des sommeliers de Paris.
À cette époque, je lisais énormément de livres sur le vin, et collectionnais les étiquettes de bouteilles de vins. J’adorais cela!
Je faisais même le tour des enchères à Drouot, régulièrement.
J’avais un rêve, c’était de pouvoir trouver une étiquette des vins de Bordeaux, notamment d’Edmond de Rotschild. Le problème pour moi étant de trouver des vins à des prix accessibles, pour l’époque.
Alors, quand ce jour-là le château Clarke venait nous faire déguster ses vins, j’étais très excité. Et même intimidé.
Je me souviens des explications du propriétaire, qui venait nous raconter l’histoire du domaine, de la famille, mais aussi du travail initié dans les vignes mais aussi de l’importance apportée dans les chais.
Le hasard avait voulu que je sois le premier élève à m’exprimer pour le premier vin. À chaque fois, c’était intimidant au possible!
Entre les sommeliers présents, nos mentors, et surtout la présence du propriétaire du château Clarke, je n’avais pas vraiment le droit à l’erreur!
Et, pourtant, je pense que c’était la première fois que je décrivais un vin rouge d’une manière aussi fluide, et aisément.
Une dégustation très fluide
Couleur sombre, disque et reflets violines, jambes coulantes, nez flatteur, fruité et épicé, au fond de nez finement boisé. Présentant une bouche droite, veloutée, orientée sur le fruit et l’élevage, tout en profitant de tanins fins. Et d’une belle longueur. Il s’agissait du millésime 1990
Avaient suivis les millésimes 1989, et 1985. Puis le 1982.
C’était pour moi un grand souvenir, car j’avais pu déguster les vins de Château Clarke sur plusieurs millésimes, ce qui était fabuleux pour un jeune élève sommelier. Et le fait que la description du vin soit si fluide m’a permis de comprendre que j’appréciais déjà les vins de ce domaine, dont je trouvais l’étiquette magnifique.
Alors, quand j’ai demandé de récupérer les étiquettes de chaque millésime, des vins dégustés, le propriétaire a grandement souri et s’est exécuté. Je leur avais réservé dans ma collection, la page centrale de mon classeur. Les souvenirs sont toujours très précieux, et ne mentent jamais.
Il y a ainsi, de belles histoires à raconter, et des marques, des vins, qui impriment souvent une empreinte, assez indélébile.
Du temps a passé, depuis ce jour de 1995. J’ai dégusté à maintes reprises les vins du château Clarke, toujours avec un certain état d’esprit mêlé de plaisir et de respect.
Les millésimes actuels tendent à respecter la notion et les nuances du fruit, tout en révélant une certaine noblesse du bois. Des vins alliant classicisme et une certaine idée du modernisme. De 2006 à 2018, il est aisé de ressentir les évolutions, du temps qui court, des conditions météorologiques, de chaque millésime. Un style qui respecte cette dualité si chère aux vins de cette appellation, Listrac.
Ceci se retrouve notamment dans le vin blanc, le Merle Blanc. Car si les vins d’Edmond de Rotschild se distinguent par leurs vins rouges, je suis souvent séduit par la pureté et l’éclat de ce vin blanc, oscillant entre amplitude et fraicheur. La glace et le feu. Ne dit on pas souvent que les beaux terroirs soufflent le chaud et le froid?
À l’heure où les vins blancs prennent une place de plus en plus méritée et légitime, dans le bordelais, il est bon de savoir que ce vin blanc du château Clarke existait il y a déjà bien longtemps, dès 1898.
Mais, je dois vous avouer une chose…je n’étais pas encore né à cette date, pour le vérifier. Mais les écrits le prouvent!
Article sponsorisé rédigé par mes soins
Emmanuel Delmas
Romain Larrieu
En tout point d’accord avec toi , un grand classique bordelais qui évolue bien avec le temps à des prix doux pour la région . Je vends en ce moment des 2008 et 2012 et mes clients les apprécient énormément lors de nos dégustations .
Emmanuel Delmas
Merci Romain pour ton commentaire!