Cette semaine, 2 vins blancs étrangers marqués par leur terroir, francs et complexes ne rognant pas sur leur caractère, et encore moins sur l’identité de leur environnement, de leurs sols. Ces 2 vins furent dégustés au Petit Sommelier en compagnie d’un ami vigneron, Sébastien Luigi du Clos Nicrosi. Ce bar à vins, je ne le présente plus. Il est entrain de devenir un repaire pour les amoureux de vins pointus et sérieux.
Weingut Schloss Gobelsburg « Lamm » 2006, Kemptal
Cépage Gruner Veltliner
Fruits frais et jaunes (rhubarbes, mirabelle), cacahuètes, et fleurs. Minéralité fumée, puis caillouteuse après aération. Kumquats en fond de nez.
La bouche s’ouvre sur une matière pleine et franche, sur une trame droite et fraîche. Le minéral tiraille en finale entre cacahuète et ressenti floral. Persistance fumée à l’acidité traçante puis soulignée par de fins et beaux amers.
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J’avais récemment dégusté ce vin au préalable qui m’avait déjà fait forte impression. Le Kemptal repose sur un sol complexe entre amphibolites, granites et mécaschistes (dégradation des granites) et sols volcaniques. Cette sensation tant au nez et en bouche de cacahuètes m’est propre, et je la ressens également sur certains terroirs du Muscadet (vers Clisson). Le vin gagne en profondeur, vibrant et tendu il se révèle complet. Et ce millésime 2006 semble offrir une tournure légèrement patinée servie par une certaine signature minérale.
Situer le domaine
Torbreck « Woodcutter’s » 2008, Barossa Valley
Cépage sémillon
Explosif, le nez s’ouvre sur des notes de melon d’Espagne, puis à l’aération sur les fruits exotiques (ananas), citron vert. Fougères et amandes fraiches s’accompagnent d’une touche fumée.
La bouche, pleine et gourmande d’attaque étonne en son milieu par sa fougue, entre notes de fruits mûrs et zestes d’ agrumes confits. La finale, cinglante, offre une franche impulsion à l’ensemble. Persistance fumée puis finement épicée. Salivation importante.
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Le cépage sémillon est rarement utilisé seul chez nous, plus souvent en assemblage avec le sauvignon, notamment dans le bordelais. En monocépage, nous le retrouvons surtout dans les vins moelleux.Il existe quelques cuvées en Provence de vins blancs secs. Les ossatures se révèlent souvent amples et pouvant parfois manquer de fraicheur. On ajoute à cela des élevages assez pregnants. J’ai pu déguster quelques sémillons australiens et je fus épaté par leur remarquable fraîcheur dans leurs premières années. Mais après 5 à 6 années, les vins changent de tournure et révèlent une réelle profondeur. Alors, subtilement toniques, nerveux et complexes, ils méritent toute attention. Leur potentiel de garde est évident.
Situer le domaine
Emmanuel Delmas
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Bernard gien
Merci pour cet éclairage! Hier soir j’ai gouté ce vin autrichien sur un millésime différent. En le cherchant sur internet je suis tombé sur votre article et bien c’est ce que j’ai ressenti.
Millésime 2005 pour moi hier donc.
Emmanuel DELMAS
En tout cas merci pour le petit mot et le retour. A bientôt!
Sébastien Luigi
Veltliner m’a le plus surpris en fait , un très grand vin . Des que je viens je te tel , sinon foire de luri les 7 et 8 juillet …. Enfin tu vois .
Emmanuel Delmas
Le tout premier, Sébastien ? Meursault 1er cru 08 de Rémi Jobard ou Gruner Veltliner ? Quand tu veux, à ton prochain passage.
Sébastien Luigi
Très très beaux vins quand même un gros coup de cœur pour le premier . À refaire Emmanuel