Les vins de Graves se situent au sud de Bordeaux, non loin de
la grande ville. Ici, les sols caillouteux et de graves, constitués de gros cailloux, offrent aux vins une certaine minéralité qui prend souvent un aspect fumé à la
dégustation.
Les cépages merlot et cabernets s’unissent afin d’offrir des vins souvent homogènes et non pourvus de personnalité.
Pour les vins blancs, les cépages sauvignon et sémillon se confrontent bien souvent. A la fraicheur et la vivacité du sauvignon répondent la suavité
et le gras du sémillon. Arbitre de ce combat, la muscadelle apporte sa touche toute fine et florale.
Sans omettre l’importance d’un élevage en fûts de chêne qui peut perturber les architectures de ces vins blancs parfois grandioses.
Le millésime 2004 a apporté une belle fraicheur aux vins blancs, nécessaire car assurant aux vins une allonge pour une meilleure homogénéité
d’ensemble.
CHATEAU CARBONNIEUX BLANC 2004
La robe se dévoile jaune pâle de bonne intensité, aux reflets verts. Tendre et délicat, le nez
oscille entre des pointes mentholées, et anisées, auxquelles répondent des notes beurrées, apportées par l’élevage.
L’attaque est franche, le vin offre une belle rondeur, rapidement transportée par une franche
acidité. Incisif et vif, ce vin se montre droit et équilibré.
****
DOMAINE DE CHEVALIER BLANC 2004
Robe claire, reflets verts.
Le nez se montre plus étriqué, orienté sur les marques d’élevage, (beurre,
vanille), celui-ci se montrant néanmoins très délicat et pas écrasant.
En bouche, la matière est bien ronde, le gras est caressant. La fraicheur
apporte une belle allonge à ce vin plein de personnalité et de charme. Précis, et linéaire, il offre une belle stature.
****(*)
LES VINS ROUGES
Je me suis concentré sur un seul vin, le temps m’étant compté, je n’ai pu peaufiner cette partie pourtant
interessante du vignoble bordelais.
CHATEAU PAPE CLEMENT 2004
La robe se montre grenat foncé, de bonne intensité. Le disque propose un
bord translucide.
Le nez propose une jolie palette aromatique allant des fruits rouges murs,
aux pointes sauvages de cuir, et aux notes minérales (fumé).
En bouche, l’attaque est ample, d’où se dégage une grosse matière, les
pointes de fruits macérés laissent apparaitre une note alcooleuse en milieu de bouche. Ce qui n’altère pas la qualité d’ensemble du vin, en sachant qu’il fut mis en bouteille encore récemment.
Les tanins se montrent présents, et fermes.
Un vin ayant du relief, suave, sa matière est noble, même si on remarque que
tous les éléments qui constituent l’ossature de ce vin ne sont pas encore, en place, on peut constater un très grand potentiel.
****(*)
Ces avis n’engagent que moi, d’autant plus que ces vins sont encore bien jeunes. Le temps nous permettra de juger
le millésime.
A suivre, la dégustation des vins de Saint Emilion 2004.
Emmanuel Delmas
olif
J’ai aussi goûté ceux-là!
– Château Carbonnieux blanc ***
Robe claire, nez d’agrumes bien mûrs, acidité marquée, confinant à la dureté. Droiture linéaire.
Domaine de Chevalier blanc ****
Beau nez de sauvignon bien mûr, avec déjà du gras qui enveloppe bien une matière onctueuse et acide en même temps. Un séducteur de tout premier ordre qui donne déjà l’impression d’être prêt à boire. Impressionnant!
Château Pape-Clément rouge ****(*)
Séveux, plein et concentré, c’est le rouge le plus abouti de la série. La finale est encore très tannique, mais sans agressivité ni austérité.
Avis superposables, je dirais! Toutes mes notes sur les primeurs 2004 sont accessibles là: http://www.lapassionduvin.com/html/magazine/primeursintro.php
Emmanuel DELMAS
Olif, pour le Carbonnieux, nous sommes complètement d’accord.
De même, pour le Carbonnieux, où l’on souligne un gras plus évident, un vin plus racé….
Pour le Pape Clément, le potentiel est immense, il fut austère, et encore un peu anguleux à la dégustation. En tout cas, si on fait un parallèle sur nos dégustations, il semblerait que l’on retrouve une certaine cohérence.
Sauf, que nous n’avons pas tout à fait les mêmes mots, pour les exprimer…;-) Rassurant cependant…