Le millésime 2005, fera t’il partie des plus grands millésimes de l’histoire, tels les 1945, 1961 ou encore 1982 ?
Tous, les critiques, journalistes, sommeliers et œnologues s’accordent à dire que ce millésime devrait devenir hors normes. Je ne peux que les soutenir, tant les vins dégustés se montrent séveux, racés, concentrés, et surtout pour la plupart d’entre eux équilibrés.
RETROSPECTIVE…DES DERNIERS TRES BONS MILLESIMES
Tel un sempiternel refrain, chaque année, l’espoir est immense, telle une attente sans cesse grandissante, de voir émerger un millésime à nul autre pareil.
Et, sans cesse, ce ne sont que déceptions (parfois toutes relatives), ou surprises qui naissent de ces espoirs placés chaque année.
1990 fut annoncé comme immense, (cloturant une magnifique trilogie débutée avec le 1988), il le fut, et l’est encore pour certains, ayant réussi à traverser le temps, sans ombrage.
1975, millésime décrété en son temps comme sublime à venir, au potentiel énorme…auquel nous attendons tous qu’il s’ouvre un jour. Espoir déçu
1982 fut à la hauteur des espérances placés en lui. Douce opulence, complexe, et classieux.
1985, subissait lui aussi les foudres des critiques œnologiques qui attendaient de lui, un grand millésime.
Ayant suivi le piètre 1984, il ne pouvait qu’être meilleur, ce fut d’une évidence, mais 20 ans après, je lui préfère ouvertement le 1986, tellement plus racé et longiligne.
1995 fut de la même veine que le 1985, grosse réputation, à mon sens, de jolis vins, structurés, mais manquant parfois de liant et d’impulsion.
Je leur préfère les 1996, bénéficiant actuellement d’architectures plus élégantes, racées, et complexes, aux tanins si raffinés. Millésime plus approchable actuellement, indéniable.
Ces avis n’engagent que moi, et je ne me permettrai surtout pas de généraliser.
Simplement, il me semble nécessaire de replacer quelques notions, un millésime ne peut être jugé que dans le temps.
Ainsi, il existe de « petites » années, qui sont si nécessaires afin d’attendre les « grands » millésimes.
C’est ce qui fait la force des équilibres, la vie étant un renouvellement perpétuel, une remise en questions permanente. Ce qui me permet d’écrire que rien, absolument rien dans la vie ne peut être considéré comme étant acquis. Et surtout pas en matière de vins.
POURQUOI 2005 DEVRAIT-IL ETRE IMMENSE ?
Tout dans ce millésime semblait indiquer que celui-ci allait devenir hors normes.
Citons tout de même quelques paramètres essentiels qui ont permis cet exploit.
Pêle-mêle, une floraison idéale, un sol semblant asséché par le fait d’années précédentes relativement arides, d’où un stress hydrique bienvenu, des rendements parfaitement maitrisés, une maturation précoce, des raisins concentrés, idéalement servis par une arrière saison relativement fraiche, ayant permis la présence d’une fraicheur O combien obligatoire en pareils cas.
DE QUOI SE PLAINDRE ?
Il est acquis qu’il a un superbe potentiel, mais de là, à proposer des prix en primeur aussi farfelus, cela en devient grotesque, et je doute que le vin de Bordeaux, puisse sortir grandi de cette image élitiste, et si spéculative.
Pour mieux illustrer mes propos, voyez ICI, la carte des prix des grands Bordeaux 2005
Chers ( je devrais plutot l’employer pour les vins de Bordeaux) Amateurs de grands vins bordelais, ce millésime risque de ne pas devenir vôtre, car qui pourrait s’offrir des vins qui dépassent en primeurs aisément les 100 euros HT, pour des grands crus classés, qui en valaient ce même prix non pas à la bouteille, mais à la caisse voici quelques années en arrière.
Qui de nous, s’offrira un jour une lampée de Mouton 2005, sachant qu’en primeur, il sort à près de 500 euros HT la bouteille, que Latour et Margaux frôlent les 600 euros HT ?
Sans parler d’Ausone à 1000 euros HT…
Quel sommelier, ou restaurateur osera se fournir en très grands vins 2005 ?
Finalement, QUI dégustera ces grands vins de Bordeaux 2005 ?
UNE ELITE
Une élite, certes, mais quel dommage, de ne pas réussir à se montrer raisonnable, simplement pour des raisons qui nous dépassent tous…
Cette même élite qui a la chance et le privilège de s’octroyer tous les plus grands vins de la planète, d’Italie, pour les supers Toscans, de Californie, avec les Cult Wines, bien plus chers encore que nos 1ers grands crus classés du Médoc. (Demandez à la propriétaire, de Screaming Eagle…dont ses vins en 1996 et 1997 partaient à 13 000 US dollars, la caisse….de 3 bouteilles).
La mondialisation fait son oeuvre, avec tous ses avantages et ses inconvénients.
CONCLUSION
Ah, oui, j’oubliais quand même de vous rassurer, ce millésime 2005 devrait VRAIMENT se montrer sublime, séveux, riche, concentré, racé, complexe, au potentiel ahurissant…c’est ce qui en ressortait de mes dégustations, voilà quelques mois…(un petit aperçu, ici)
M’est il permis de rêver que je puisse conforter mes impressions d’ici quelque décennie ?
C’est bien là, ma crainte…faute à des prix stratosphériques…
MAIS…
Ces abus tarifaires permettront aux amateurs de s’interesser davantage encore à des régions offrant de très belles surprises. La vallée du Rhône, mais également, les vins du Languedoc, du Roussillon, de la Loire, et tant d’autres encore.
Ce millésime devrait être grandiose partout, profitons-en pour nous ouvrir encore un peu plus l’esprit…
Emmanuel DELMAS
Bob
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c
Et oui, ouvrons notre esprit. La cuvée 2005 des vins suisses est pas mal non plus… Aussi une grande année pour nos petits vignerons. J’ai eu la chance de déguster quelques caves à Vinéa cette année, et cela s’annonce très prometteur.Très joli article, merciAmitiés gourmandesClaude-Olivier
Emmanuel DELMAS
Bonjour Claude Olivier,
J’ai également eu l’occasion de gouter quelques vins suisses 2005, et eux aussi étaient bien prometteurs.
Les suisses ont une véritable culture gastronomique et viticole, nous avons un peu tendance à l’oublier parfois…
Emmanuel