Alain Brumont avec son château Montus, a révélé voilà une dizaine d’années au monde, un vin hors normes, qui avait réussi la performance de se placer devant de prestigieux grands crus classés, et non des moindres du Bordelais.
Depuis, la réputation de ce vin n’est plus à démontrer, et force est de constater que ce vin a toujours une certaine âme. Malgré un millésime 1999 bien compliqué à maitriser, dans la région. (ce fut d’ailleurs aussi le cas en bordelais, d’ailleurs).
Quelques soucis pour le domaine, désormais réglés, et tout est rentré dans l’ordre. De nouvelles cuvées apparaissent, je serai amené à en parler une prochaine fois.
Depuis l’année 2000, le domaine s’est doté d’installations uniques, tel un cuvier de fermentation en bois, et un chai d’élevage en barriques. L’agriculture est dite « propre », conduite en lutte raisonnée certifiée.
QUELQUES NOTIONS
Terroir: Fortes pentes à galets roulés, sous-sol d’argiles brunes, exposition générale au sud
Cépages: 80% tannat, et 20% cabernet sauvignon, vignes de 20 ans d’âge
Rendement de 40 hl à l’hectare, conduite des vignes en lutte raisonnée.
Elevage sur lies en fûts pendant 12 à 14 mois
DEGUSTATION
La robe se dévoile sous une couleur encre, bien sombre, elle arbore une frange légèrement brune.Les jambes sont fines et régulières, le vin est d’une belle limpidité. On devine que celui-ci aborde une phase de transition, dans son évolution.
Le 1er nez se montre bien intimidé, étriqué, il révèle une certaine dureté.
A l’aération, celui-ci laisse un peu de place à l’expression du tannat. A savoir une complexité aromatique orientée sur les fruits noirs, et les épices (poivre) Par la suite, les arômes de sous-bois apparaissent sous des notes terreuses. Le nez révèle bien la dureté du cépage sur un millésime un peu compliqué.
L’attaque en bouche se veut ronde, toute élégante, la trame se montre racée, ce qui étonne un peu considérant le nez moyennement engageant. La finale dévoile des tannins présents mais soyeux, et une harmonie d’ensemble bien maitrisée.
En rétro-olfaction, on devine une finale cacaotée, et de fruits noirs.
En somme, un vin qui propose un nez peu équivoque, mais qui se ressaisit, en nous offrant une bouche élégante et racée, qui ne dément pas le caractère du cépage tannat, et d’un terroir complexe. On devine néanmoins un vin qui ne demande qu’à offrir toute sa sève, mais qui reste légérement intimidé. Il semble dans une phase de transition.
**(*)/***** ou 2.5/5 en insistant sur le fait que ce vin est entré dans une phase de transition.
ACCORD METS ET VINS
Ce vin qui amorce une phase de transition, ne réclamera pas, comme on pourrait le penser un mets trop riche, ou complexe.
La tenue du vin demande un mets tout en sensualité, délicat, point de domination, mais plutôt de la docilité.
Celle, par exemple d’une viande blanche, rehaussée d’une très légère sauce, ainsi celle proposée par Sandra Tardieu, auteure du site Malice et pain d’épices avec un filet mignon en croûte de pavot et sa purée aux olives noires.
Ce mets accueillera avec délectation ce vin. Le filet mignon mettra en exergue le caractère propre du vin, quand les carottes en adouciront les tanins, et la purée d’olives noires s’associera à la minéralité du vin.
Quelques autres vins dégustés, mais de Bordeaux:
Lafite Rotschild 1986, 1er GCC Pauillac
Les Forts de Latour 1989, 2nd Vin de Latour, Pauillac
Cheval Blanc 1997, 1er GCC St Emilion
Emmanuel DELMAS
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