
4 ème Grand cru classé de Saint Julien
Mise à jour du 09/08/2006
J’ai eu l’occasion de re-déguster ce vin. Cette mise à jour permet de constater qu’en un peu moins d’un an, ce vin a débuté sa phase d’évolution.
J’ai décidé de ne pas le décanter, 1 heure 30 après l’avoir ouvert, je vous offre mon point de vue, et mon commentaire du 14/09/2005.
Le millésime 1995, fut porté aux nues. A juste titre ? j’ai bien envie de répondre par l’affirmatif, mais…
En effet, après la fameuse trilogie 1988, 1989, et 1990, les millésimes suivants, ne nous offrirent rien de magique.
1995, fut une belle année, regroupant tous les ingrédients à la composition d’une belle année.
Il est clair, dans l’eprit de tout un chacun, que le 1995, est sans doute le plus beau millésime des 15 dernières années, avec le 2000, encore bien jeune pour le juger.
Voici ce qu’il donne sur un vin de grande réputation, le Beychevelle 1995.
DEGUSTATION
La robe grenat est de belle intensité, le disque tend vers le pourpre, les jambes sont fines et régulières, et le vin est dôté d’une belle profondeur, et capilarité.
Le 08/08/2006:La robe ne semble pas avoir été marqué outre-mesure par le temps, en l’espace d’une année.
Le nez est complexe, très plaisant, sauvage, et animal, on y devine le cuir, la fourrure. Ce nez complexe offre par la suite un registre plus végétal, le sous bois, terre humide. A l’agitation, le vin développe des arômes un peu alcooleux,(fruits macérés), en final le nez offre des caractères fumés, ce côté minéral.
On a l’impression d’arbitrer un combat entre les senteurs animales, et végétales, voire minérales.Belle complexité.
Le 08/08/2006: Une impression d’évolution se fait plus nette ici. Les pointes animales se font légèrement plus discrètes que mes souvenirs l’ont laissé entendre. Les effluves de fruits cuits, voire flétris apparaissent plus surement. Le nez a évolué, sur des notions légèrement plus oxydatives.
L’attaque est élégante, évoluant sur des registres animaux, de cuir, le milieu de bouhe demeure rond, minéral où se démarque ce côté fumé. La finale offre une jolie fraîcheur, végétale, (sous bois, terre humide). Cette bouche se conclue par une trame encore un peu serrée, les tanins sont présents mais pas agressifs.
Tout cela offre un vin dans l’ensemble équilibré, un tantinet alcooleux par moment, rassurant par ce côté minéral, et rond. Les tanins offrent une jolie prespective de garde d’environ 5 ans.
Toutefois, à la lecture de ce commentaire, et à la dégustation de ce vin, il est déjà d’une belle maturité. Très secondaire, il vieillit déjà bien.
N’aura jamais l’envergure des millésimes d’exception 1945, 1961 ou 1982, mais sera à ranger dans la catégorie des beaux millésimes à l’image des 1990, par exemple.
Le 08/08/2006: La bouche se montre plus élégante. .La trame des tanins qui se voulait serrée, s’est un peu détendue, et la légère perception alcooleuse amoindrie, laissent place à une harmonie d’ensemble mieux maitrisée.
En finalité, cela ne remet pas en cause la justesse de ce millésime, et l’interessante perspective de celui-ci. Néanmoins, je trouve personnellement que le 1995 en général, s’il offre des vins structurés, il n’en demeure pas moins, que ceux-ci manquent un peu de relief,afin de traverser le temps sans dommage…
Emmanuel DELMAS
Allons faire un tour du côté des Pontet Canet, Pichon Comtesse, Ducru B […] pour nous rendre compte que certains Bordeaux 95 ne sont pas encore morts.
Bonjour Mr BARTHELEMY,
Je tiens à vous féliciter personnellement pour votre travail. Vos idées et vos services pertinents. Lisant la presse, je suis tombé sur un article vous concernant.
Oui, le millésime 1995, offre de belles bouteilles et des perspectives très interessantes. … je ne les ai pas encore trouvé franchement ouverts. Le potentiel est présent, alors, soyons patients.
Les seigneurs savent se faire attendre, désirer…capricieux qu’ils sont.
Bonjour, j’aimerai rajouter un commentaire sur Aalto. Ce sont d’excellent vin (gouté les 99 et 2001) avec une certaine force mais sans aucune caricature. Le nez est superbe, la bouche extraordinaire et la finale magnifique (à mon gout). Très bien fait et d’un rapport qualité/prix très intéressant. Le vinificateur est l’ancien de Vega Sicilia : la Rolls Espagnol. Le 99 a été élu meilleur vin Espagnol à moins de 30 . Bonne dégustation.
Merci pour toutes ces précisions, et dès que l’occasion me sera offerte de déguster ce vin, j’en ferai profiter tout le monde.
S’agissant de la Véga Sicilia, ce vin fait partie des plus grands vins de la planète, un Seigneur absolu. L’un de mes plus grands souvenirs, si ce n’est LE plus grand souvenir de ma jeune vie.
Oui je confirme, il s’agit bien de la région Ribera del Duero ( et non Duro) 😉
Quand au Aalto il est vinifié par le meme oenologue que la Mauro, mais une qualité légèrement supérieur.
Cordialement.
Réponse d’Emmanuel:
Merci pour ces précieux renseignements !!
Oui j’ai eu également la chance de gouter le 1990 qui est plein de finesse et d’arome.
Ta description du 95 est complète. Merci
As tu eu l’occasion de goûter des vins de la région de Ribera del Duro? notamment le Aalto et le Mauro?
Sincèrement ils sont à recommander.
Amitiés.
http://ekureuil.canalblog.com/archives/le_coin_des_trouvailles_/index.html
Réponse d’Emmanuel:
Bonjour, oui, bien sûr, j’ai goûté les vins MAURO, je les trouve splendide, de la rondeur, très fondus, ils sont superbes, j’ai un doute concernant l’appellation, c’est bien de la Ribeira Del Duero ?
J’adore les vins issus de cette région, ayant bien souvent un véritable caractère, de la personnalité, et une ossature parfaitement maitrisée.Alion, Véga Sicilia…quels vins…!!
Moi aussi, je savoure les descriptions, parfois à défaut de pouvoir déguster le précieux brevage . Neanmoins, un Saint Julien… je garde dans un coin de ma tête!
Réponse d’Emmanuel:
Alors, si je peux traiter du St Julien, un jour, je penserai à vous. Le st Julien, merveilleux de finesse, et de caractère, à la finale toujours un peu animale, j’adore cela.
Je suis admirative devant cette description gustative. Pouvoir sentir et décrire les arômes d’un vin m’a toujours semblé très complexe.
Réponse d’Emmanuel:
La dégustation des vins, est un moment de partage, de bonheur, et celle-ci offre beaucoup d’émotions. Les sensations sont bien différentes d’une personne à l’autre.Dieu merci, le goût n’est pas universel. Chacun a sa propre perception du vin, selon son éducation, sa personnalité.
J’ai peut être une approche un peu trop professionnelle, voire technique. Les mots, le vocabulaire que j’utilise m’est propre (parfois), ainsi, il n’existe pas de règles, le tout étant de faire passer le message de ses émotions de l’instant.
Mais encore merci pour les compliments.
Comme le montre ta dégustation, ce vin est déjà sur les arômes secondaires et tertiaires, ce qui laisse présager, encore une fois comme tu le dis, une garde courte. Or les 1990 et 1989 se goûtent encore très bien, moins animaux. Ne penses tu pas, comme on est en train de le constater généralement, que 1995 a été surestimé à Bordeaux, avec des vins, soit déjà très évolués, soit tellement fermés que je serais enclin à penser qu’ils mourront avant de s’ouvrir. Ton avis m’intéresse.
D’autre part, tu parles des jambes du vin. A part faire joli dans le commentaire, quelle est l’utilité ? Crois tu que la forme et la persistance des jambes influent en quoi que ce soit sur la dégustation ? Comme tu le subodore, je suis de ceux qui sont persuadés que ça ne sert à rien, et ne donne même aucune indication quant à la suite de la dégustation. Mais je suis prêt à revoir ma position.
Tout ceci à prendre comme un échange convivial, pas comme une attaque (j’écris ça pour les lecteurs, toi tu le sais).
Réponse d’Emmanuel:
Bonjour Patrick,
S’agissant du millésime 1995, je te rejoinds, le millésime est arrivé après de pauvres millésimes, espéré depuis 5 ans, j’ai l’impression qu’on l’a porté aux nues simplement parce qu’il semblait mieux armé que les années de disette précédente.
Effectivement, soit les vins sont étriqués, durs, et sans consistance aucune, soit, il sont d’ores et déjà bien évolués.
Quant aux jambes, tu remarqueras que je dis toujours « fines et régulières », en fait cela tient plus de l’habitude qu’autre chose. Car, nul n’a encore prouvé ou trouvé la raison d’une éventuelle épaisseur des larmes.
L’incidence des jambes est nulle, il est vrai, ceci dit, peut-être que cela apporte un côté lyrique, je ne sais, j’essaie de trouver 😉
Zut, j’ai encore oublié la PAI…ça, ce n’est pas bien.
Et, rassure toi, je ne suis pas de ceux qui sont susceptibles. J’ai bien conscience en rédigeant des lettres informatives, de m’exposer aux yeux de tout le monde, et aussi des professionnels.
j’adore le bon vin, et toutes ces infos sont bien utiles. Amicalement jacques
Réponse d’Emmanuel:
Merci pour les compliments, je les prends tous. T’inquiètes, je réfléchis à ton article, laisse moi un peu de temps, étant vraiment submergé? Mais je ne t’oublie pas.