Le château de Beaucastel fait partie intégrante du paysage des grands vins de France. Au sein de son appellation, ce domaine a su se démarquer, par le simple fait d’être le seul à proposer dans son encépagement l’intégralité des 13 cépages autorisés pour l’appellation Chateauneuf du Pape.Mais il serait réducteur de s’arrêter à cette seule marque de différence.
Sur l’appellation, on retrouve 3 types de sol distincts (galets en surface, ou couverts par endroits de sable, et en se rapprochant du rhône, apparition de craie dans le sol).
Ici, le sol se veut caillouteux, bien aéré, et poreux.
Ainsi, avec une faible réserve d’eau, (sécheresse) un réchauffement très rapide en surface durant le printemps notamment, la vigne souffre énormément et y délivre un vin robuste, pourvu d’une forte personnalité.
Néanmoins, le travail et la conduite des vignes, respecte au mieux la notion de terroir.
Pas d’engrais, mais un compost élaboré par le domaine, une nutrition très rationnelle du sol, ont permis de retrouver un véritable équilibre micro-biologique.
Et tout cela se ressent à la dégustation des vins du domaine.
Château de Beaucastel Rouge, Châteauneuf du Pape 2001
Vin carafé au moment, dégusté dans des verres Mikasa de la gamme « Open up »en Décembre 2006.
DEGUSTATION
Robe rouge grenat de belle intensité, aux jambes fines et régulières. Le disque propose une auréole tirant sur le rose translucide. Belle limpidité, et transparence.
Le 1er nez se montre plaisant, bien qu’étriqué, semblant recroquevillé sur lui-même.
A l’aération, quelques pointes de fruits rouges réveillent un vin semblant encore endormi. En insistant, des notes épicées se distinguent, relayées par une pointe fumée, et quelques effluves d’épices douces parvenant à s’extirper..
L’attaque est ronde, plaisante, elle offre en son milieu de bouche une belle matière, droite comme un I, rectiligne, le vin se révèle un peu moins distant, orienté sur les fruits devenus noirs. La fraicheur en finale permet d’élancer le vin dans sa longueur, lui octroyant une belle persistance. Longiligne, et droit, on devine allégrement un vin bien travaillé, malgré sa rectitude finale, débouchant sur des tanins bien fourrés, gourmands.
Certes, sur la réserve, son potentiel est remarquable. A garder impérativement, et lui donner rendez-vous d’ici une demi douzaine d’années, afin qu’il se montre plus docile et nous révèle enfin sa grande personnalité, faite d’autorité, et de franchise.
ACCORD METS ET VINS
Un vin aussi robuste, encore intimidé aura à coeur de s’ouvrir à un mets insolent de vigueur et d’assurance.
Ainsi, un magret de canard roti au miel et poivre de Séchuan, en suivant le conseil sur leur site, saura s’épanouir au côté de ce vin si structuré.
Allez, je me permets même un clin d’oeil amical à Fabrice, officiant au domaine, avec qui j’ai officié voilà 10 ans chez Guy Savoy…que le temps passe vite !
Visitez donc leur site, très bien fait: Château de Beaucastel
Emmanuel Delmas
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