Vendu 320 euros, à la carte du restaurant
Dans l’ombre de son illustre et très prestigieux voisin Pétrus, Lafleur Pétrus, est un vin d’une très rare distinction.
Le merlot y chante, s’étoffe et s’exprime d’une façon si majestueuse.
Le cabernet sauvignon offre un brin de caratère, et de personnalité, à hauteur de 10% de l’encépagement. Le reste est dédié au seigneur Merlot.
LE MILLESIME 1989
Désormais, vous savez à quel point ce millésime est merveilleux à boire dès à présent.
Précoce, sec, chaud, tout fut réuni afin de proposer des vins sublimes, racés, et concentrés.
DEGUSTATION
La robe se révèle évoluée, pourpre, aux reflets briqués, elle demeure très limpide, transparente, nette.
Le 1er nez est très plaisant, intense, s’orientant sur des notes animales, le cuir en tête, des pointes giboyeuses prennent le relais (venaison, fourrure).
A l’aération, la complexité est nette, les fruits noirs se montrent à leur tour, s’effaçant au profit de notes de cacao, la menthe y apporte sa fraicheur, le tout faisant penser à l’after eight, dénotant une certaine maturité. Ces arômes étant déjà très secondaires.
Le nez se termine sur des symphonies plus fumées de tabac blond en tête.
L’attaque en bouche, est sublime d’élégance, plaisante et vive, elle offre un panel de saveurs animales, cuir en tête.
Le milieu de bouche propose des fruits secs, de pruneaux, raisins secs.
Les tanins, sont d’une très grande précision, très justement maitrisés, fondus, ils ont pour effet d’étirer le vin, en longueur, permettant au vin d’offrir une belle impulsion finale.
Le retour est incisif, percutant, prolongeant le plaisir avec des pointes de fruits cuits.
En somme, un vin d’une très grande classe, d’une finesse incomparable, et d’une très rare précision.
CONCLUSION ET ACCORDS
En pleine apogée, il a encore une durée de vie de 10 ans. Il n’est pas nécessaire de le passer en carafe, simplement ouvrir le flacon 2 heures à l’avance, dans la cave.
A déguster, tel un grand vin seul, il se suffira à lui-même. Autrement, une viande parfaitement saisie, grillée, afin de mettre en valeur l’architecture si soyeuse de ce vin.
Telle la recette trouvée sur l’excellent Passion fusion, une pintade, aux pleurottes, et figues.
La pintade propose une texture fondante, qui laissera à loisirexprimer ce vin si délicat et racé. Les pleurottes et la figue viennent en contrepoint et apporter tour à tour le message de la fraicheur et de la terre.
Il n’y a plus qu’à savourer…
Emmanuel DELMAS
jean pierre et danielle
Bonjour Emmanuel,
Je viens d’apprendre que l’Alsace avait perdu l’appelation TOKAY au profit de pinot gris….
Très beau commentaire sur ce vin discret ( Lafleur Petrus) dont j’avais bien reconnu les saveurs en dégustant un after eight ( !)
Patrick
Tu dis « je voue un véritable culte aux rognons ». Je te rappelle que ta vie privée ne nous regarde pas. ;-))
Le rognon cuit dans sa graisse est un plat de Chapel que Philippe Jousse a laissé à la carte. Il est apporté entier et découpé au guéridon, et le trancheur enlève la graisse à la demande du client : toute la graisse pour beaucoup, la surface pour moi. C’est servi tel quel avec une garniture, je demande à Philippe systématiquement de me faire son prodigieux gratin dauphinois. Et j’ai bu une fois un Petit Village d’une quinzaine d’années (un 83) qui allait à merveille, d’où ma proposition.
Réponse d’Emmanuel:
Là, je comprends mieux, car n’ayant jamais goûté ce plat, j’étais un peu curieux. Tu as répondu à mes questions…;-)
Là, j’acquiesce complètement, car si les sauces sont un support souvent essentiels à l’échange avec le plat, la viande, ou autre, il peut devenir très périlleux voire piégeux avec le vin. Mais là, manifestement, peu de risque de lourdeur. Et ce vin est si racé, sensuel, qu’il serait dommage de le défigurer.
Superbe proposition Patrick. Merci.
Patrick
Je verrai bien un rognon cuit dans sa graisse avec ce nectar.
Réponse d’Emmanuel:
Je voue un véritable culte aux rognons, quel souvenir de ceux dégustés chez Lasserre. La texture, le croquant, les saveurs…mais, quelque part, je me sens rétif à l’idée de proposer à ce vin si fin, linéaire, un plat me semblant si riche, si tant est qu’on l’accompagne d’une sauce au Madère !!
A moins, qu’effectivement n’étant « que » cuit dans sa graisse, finalement, le rognon y gagne en authenticité. Qu’il n’en ressorte que son goût et sa texture, laissant ainsi la place à ce vin si précieux, et racé. Alors là, l’accord proposé est…sublime !!
Merci Patrick, dès 7.00 l’appétit me vient…
penglobe
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