Autour du chenin…

 

            

 

Le chenin est à mon sens le cépage roi de la Loire.

C’est lui qui exprime quand il se montre docile le pouvoir du terroir dont il provient.
Le sous sol de tuffeau, argilo-calcaire,de gres ou plus rarement silicieux laisse filtrer son message plein de caractere et d’autorité.

Voici, en 3 flacons, un aspect de ce que peut offrir ce cépage.

1/Montlouis sec, les Loges de la Folie, La nef des fous 2004

 

 

Ainsi, le domaine les Loges de la Folie dont j’apprécie tant leurs vins. A l’ouverture, ils se montrent souvent capricieux.

Il faut dire que c’est là le 1er millésime du domaine. D’un domaine qui se targue de posséder des vignes conduites de facon très naturelle, agées d’une vingtaine d’années.

La cuvée  » la nef des fous » se montre de prime abord relativement sévère. Ne devoilant que des notes partiellement fruitées tantôt minérales. Comme si ce vin n’osait encore éclore.

Un carafage et une heure suffisent a rendre le vin moins autoritaire, et nous voici heureux de déguster un vin qui dévoile la toute sa race.

Des pointes de fruits blancs, de fleurs et la minéralité explosent en bouche, bien ronde, séveuse et franchement acidulée en finale pour une belle harmonie d’ensemble

D’ou l’ importance de savoir se montrer patient… Même si le potentiel de ce vin explose des la 1 ere gorgee.

 

2/Montlouis moelleux 2002, Cave coopérative des producteurs

 

 

Le chenin s’exprime de la même manière qu’il soit issu de raisins murs ou de récoltes normales.

Ah, cette fois-ci, je déroge à la règle, je me permets de signaler un vin surprenant issu d’une cave coopérative. N’en déplaisie à certain(e)s, il existe d’ excellentes caves coopératives, et celle-ci, en fait partie, au vu de la dégustation de ce vin surprenant.

En l’occurence, ce Montlouis moelleux 2002 dévoile toute ses subtilites sous l’apparat de notes de fruits blancs murs, de zestes d’agrumes ou encore de pointes minerales et vegetales ( champignons, humus, mousse d’arbre) florales. Le sucre ne domine absolument pas, il permet d’apporter une substance plus marquée. La fraicheur est remarquable.

Ce vin se montre raffiné, élégant, et plein de style. Ideal sur un plateau de fromage, il est le parfait trait d’union entre le fromage et le dessert.

 

3/ Côteaux du Layon, Château du Breuil 2002, Cuvée « Orantium »

Ce dernier réclamera un vin plus concentré, tel un Côteaux du Layon, un peu plus au sud.

Là même où le cépage chenin prend toute ses notes de noblesse.

Le Château du Breuil propose une cuvée magistrale, dont j’ai toujours un grand plaisir à re-déguster. La cuvée « Orantium », issue de vignes centenaires plantées en 1893.

Précisement, voici le verre s’avancant a grands pas, fier tel un paon, orgueilleux, ce vin met en exergue sa richesse et son opulence. Le palier est aisement franchit.

Grâce, concentration, le vin propose sur le 2002, une structure magnifique, serrée, concentré d’où se dégagent des arômes confits, de fruits secs, et une imparable fraicheur. Voici un vin que je qualifie de simplement « magnifique ».La mirabelle bien mûre, les fruits exotiques, le miel, l’acacia…

 

CONCLUSION

 

Le cépage roi ligérien demeure bien le chenin. De Savennières, à Jasnières, en passant par les Côteaux de l’Aubance, les Côteaux de Saumur, du Layon, les Quarts de Chaume (rendements les plaus faibles de France, pour l’Aoc), Bonnezeaux, Vouvray, Montlouis, et j’en oublie…ce cépage offre une matière, une majesté à nulle autre pareille.

Les flacons issus de ce cépage, se félicitent d’être si bien nés…quant à nous, humbles dégustateurs nous ne pouvons qu’acquiescer à cette excellente idée.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

 Emmanuel DELMAS