TUTUKA
Western Cape, Afrique du Sud.
Syrah 2002
Rarement, pour ainsi dire jamais je n’ai eu l’occasion de déguster un tel vin….
HISTOIRE
Lawrence BUTHELEZI, n’aurait sans doute jamais imaginé produire un jour, son propre vin.
L’abolition de l’apartheid l’aida grandement.
Sa rencontre avec Jean Vincent RIDON, vigneron français fut déterminante. Partageant la même cave, il lui apprend les rudiments du métier de vigneron. Un passage en Bourgogne, lui permet de peaufiner son savoir.
Ainsi, Lawrence, produisit son 1er millésime, en 2002. Sur l’étiquette de ce vin, on peut y lire TUTUKA, désignant Progrès. Juste en dessous sied un guerrier Zoulou.
Voici, rapidement, en quelques mots l’histoire de ce vin hors normes.
DEGUSTATION
La robe se montre très foncée, d’une couleur profonde, on imagine une certaine concentration. Les reflets se montrent grenats, le vin semble suivre une 1 ère évolution.
Le 1er nez est très plaisant, à mon sens. Surtout exubérant, intense, il dévoile des arômes très animaux.
A l’aération, le vin développe des arômes encore plus persistants, et intenses. Les pointes animales semblent plus féroces. Ainsi, sans pour autant vouloir choquer, le nez me rappelle la sueur de cheval, l’écurie. C’est impressionnant et remarquable. Le cuir, la peau de bête prennent le relais, dominateurs effluves. L’aération permet de laisser ensuite place à un nez de fruits noirs, bien confiturés.
Je tiens à préciser, que ce nez animal, bestial, est le signe d’un vin très opulent, puissant. On peut d’ailleurs les retrouver sur certains vins de Bandol, issus du cépage Mourvèdre. En conclusion, rien de choquant, même si à la lecture de cette note, je puisse comprendre que cela fasse peur.
L’attaque en bouche, est franche, suave, et rond, le vin propose des saveurs rappellant bien le nez, à savoir, notes animales, féroces, mêlé aux fruits écrasés, bien mûrs. (mûres, griottes). La finale est tout aussi intense, transcendée par un support tannique persistant, et fourré. La finale est longue, très longue.
Le vin bombe le torse, se montre très riche, concentré, atypique, de par ses notes féroces, je lui trouve un caractère incroyable, une personnalité à nul autre pareil.
Je n’ai pas souvenir d’avoir dégusté un tel vin, aussi dense, animal. Même un château MUSAR du Liban ne se montre pas aussi virulent à ce niveau. Pourtant, le cabernet sauvignon, cinsault, et syrah de HOCHAR se montre particulièrement impressionnant. Même sur Bandol, je n’ai pas approché une telle ossature.
En conclusion, voici un 1er millésime, détonnant. Impressionnant de puissance, de suavité, et de densité, ce vin est atypique, empreint d’une véritable personnalité, ces notes animales, féroces, et persistantes peuvent apeurer à la lecture, pourtant, équilibré, et en harmonie, il ne laissera personne indifférent.
Félicitations à Lawrence, et remerciements tout particuliers à Marie Claude, de m’avoir donné l’occasion de déguster ce vin, très confidentiel. 500 bouteilles furent produites pour ce 1er millésime. 2 500 pourraient voir le jour, sur 2003.
ACCORDS
L’opulence si nette, la densité de ce vin, et ses notes bestiales, lui permettent de s’accompagner aisément d’un plat de viande en sauce, riche et concentrée. Ainsi, une daube, un boeuf bourguignon, ou une grouse écossaise se montront fort conciliants.
Pierre MARCHESSEAU, grand chef réputé, propose sur son site de recettes, une daube de sanglier.
La force de cette viande, alliée à la douceur du mets, mérite amplement sa place aux côtés de vin hors normes, et énorme, qu’est TUTUKA.
Les épices sauront converser aux notes bestiales du mets, le dialogue risque de durer en bouche, la symphonie persistera et je suis certain que tout cela ne finira pas en cacophonie.
Emmanuel DELMAS
kpe
bonjour
j’ai vu un repportage durant un séjour en Belgigue sur le tutuka.
voulez-vous me communiquer la manière de commander ce vin.
Vous remerciant par avance.
BK
Emmanuel DELMAS
Bonsoir,
J’ai reçu pas mal de demandes suite à ce reportage. Malheureusement, ce vin est devenu difficile à trouver. Renseignez vous auprès de Jean Vincent Ridon, en Afrique du Sud, qui saura j’en suis certain vous diriger par la suite.
Emmanuel Delmas
Edouard Latour
Simple amateur de Syrah, j\’ai constaté que ces effluves de « cheval mouillé « se retrouvent aussi sur les bouteilles d\’Hermitage.
Perceptibles dès la mise en bouteille, elles deviennent extrêmement présentes deux ans après, -au point qu\’il m\’est difficile de déceler d\’autres arômes- . Environ cinq ans après-pour généraliser-, ce trait caractéristique devient plus indistinct et les autres arômes prennent le dessus.
J\’ai déjà discuté de ce point avec ma copine. Elle m\’affirme que cette originalité serait liée au cépage.
Je serais interressé de connaître votre avis sur la question. Je serais aussi curieux de savoir si dans deux ans ce vin aura ce même nez
Emmanuel DELMAS
Bonjour,
N’étant point oenologue, je pense qu’il serait plus judicieux de poser cette question à un d’eux.
Autre explication, un petit souci d’hygiène dans les fûts, dû à des levures nommées « brettanomyces ». Qui pour les oenologues est un défaut, car écrasant le vin de ces arômes de cuir, d’écurie, il ne laisse pas s’exprimer d’autres arômes plus subtils.
http://www.oeno.tm.fr/extraits/wod/clst/2571x2572n4218_vRub/2571x2572x4185x4186x4218.html
Voici un début de réponse,
Alors, rendez-vous dans 2 ans, pour ce même millésime. Problême, ce vin ne fut tiré qu’à 500 exemplaires, il n’en existe donc plus…
Penglobe
ah, Emmanuel, tu ravives mes (bons!!) souvenirs d’Afrique du Sud…
La route des vins en mars 1993…
manou
salut.j’aime le vin.En Ardèche,on a du bon Cabernet Sauvignon rouge.Avec le picodon ,ça le fait grave.Bonne continuation.à+
Iris
pardon, Emmanuel, on a écrit au même moment – et comme tu es sur Paris, ta réponse va être plus fiable. Ma source n’était que l’Internet.
Ta description du vin me plaît – cela me rappelle en effet les (et mes) Mourvèdres dans leurs jeunesse (donc au moins les premiers 6 à 8 ans). Cela sera intéressant, de goûter le millésime suivant, pour voir, si en quintuplant la production, la concentration est restée la même.
Emmanuel DELMAS
Réponse d’Emmanuel:
Justement, cela m’interesse à tous points de déguster le millésime suivant. Je ne m’en fais pas concernant Lawrence, il saura négocier ce virage.
Et oui, les vins issus de Mourvèdre sont de grands vins de garde, et la jeunesse perdure effectivement une demi-douzaine d’années.
Iris
dans les boutiques Spoon take-away à 47 .
Emmanuel DELMAS
Réponse d’Emmanuel:
Oui, effectivement, je n’y avais pas pensé. Marie Claude, des Vignes de Marie importait ce vin. Quelques bouteilles furent vendues au Monoprix, après renseignement, il n’y en a plus.
En revanche, elle en avait proposé au Spoon, rue de Marignan, à Paris, reconnu pour sa formidable carte des vins du Monde.
Mais tout de même un coefficient 4, voire 5, cela reste un peu ennuyeux.
Merci IRIS, pour ton aide.
jerome
Où peut-on trouver ce merveilleux vin?
Emmanuel DELMAS
Réponse d’Emmanuel:
Malheureusement épuisé, les quantités étaient trop faibles. Il n’y a plus qu’à attendre, le millésime prochain.
Dès que j’en saurai plus je te tiendrai au courant.