
Nous sommes un samedi, en fin de journée, il est toujours peu évident de trouver un restaurant de qualité ouvert.
Je prospecte, imagine, dicte, et m’entête: ce sera la Manufacture à Issy les Moulineaux ou le Tastemonde: problème, je les ai tasté voilà moins d’un an.
Ainsi, naivement me dis-je que le « Relais de Sèvres » est ouvert: Que nenni., erreur fatale. Je connais pourtant bien les qualités de ce restaurant m’étant offert un diner merveilleux voilà 2 années.
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Ainsi, je me retrouve, naîvement donc, au pied du restaurant, malheureusement fermé en ce samedi.
Fatalement, je me dirige vers le restaurant brasserie de l’hôtel, très peu convaincu.
Ronchonnant, je m’y engage, tête basse, je demande ma place, on m’y accueille somme toute avec élégance.
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J’observe la tablée, de finition marbreuse, légère, d’imitation début de siècle, je me sens à l’étroit. Alentour, une tablée de 8 personnes, une autre de 4 personnes, je me sens décidément bien esseulé.
Le service me semble dynamique, haletant et percutant.
Accueilli de bon aloi, l’ardoise m’est présentée:
2 entrées, 2 plats, et 2 desserts.
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Malgré le peu d’envergure, cela reste très engageant.
J’opte pour une feuille à feuille de pomme de terre, au jambon de pays, et crème légère qui se révèlera sans magie aucune, fade, et tristounette à souhait.
Concernant le plat, habitué aux viandes percutantes, et affriolantes, je me résigne à un sabre blanc aux tagliatelles à l’encre de seiche, et aux tomates confites acccompagné à la sauce vierge.
LE VIN ??
Un Savennières, Domaine de la Mulonnière 2003, à Beaulieu sur Layon.
Voici un vin tout de fruit vêtu, opulent, richissime, et percutant de fraicheur, l’équilibre est respecté.
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Le poisson est rassurant eu égard le goût et la texture marine, mais trop cuite, elle semble insipide.
Toutefois, il est à souligner un service d’excellent aloi, percutant de maîtrise, et très professionnel.
Dès mon arrivée, je me sentais pris en mains. Quelle classe, assurément.
Seule déception finalement, la cuisson de mon poisson, trop saisi, enlevé. Dommage, pourtant, on sent un travail maitrisé, ou qui devrait l’être.
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Comme je le disais plus haut, j’ai eu la chance de diner au restaurant étoilé de l’hôtel voilà 2 années. Ce qui m’avait marqué restait certes une cuisine maitrisée, subliminale, et remarquable dans le respect des textures et des cuissons, mais surtout un service impeccable.
ET là, une fois encore, le service est merveilleux d’attention. J’en suis admiratif.
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Comment le groupe ACCOR arrive t’il à recruter des personnes de valeur au sein d’un groupe certes de qualité, mais qui, malheureusement, ne peut offrir de moyens extravagants pour la restauration.
Effectivement, celle-ci tend à souffrir d’un manque de personnel, pour des raisons que tout le monde connait. J’ai la nette impression que le client ne doit que payer une addition semblant parfois trop lourde à porter, aux yeux des directions en place.
Malgré une assiette de fromages remplie, opulente à souhait, et somme toute peu originale:
2 fromages de chèvre, 2 fromages de vache, et 1 pâte persillée.
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Le directeur de salle m’offrit très gentiment un verre de Pouilly sur Loire, et je dois avouer que j’en étais non pas surpris, mais étonné.
Le cépage chasselas, en notre noble pays, demeure une rareté.
Et, c’est à ce moment précis que je remarquais à quel point l’équipe de salle maitrisait son sujet, pouvait combler les quelques carences de la cuisine.
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Somme toute, si la cuisine n’offre pas toutes les garanties, le service se permet de réduire quelques carences, l’ambiance permet de se retrouver, la carte des vins, certes limitée peut surprendre, finalement, on quitte ce lieu, heureux d’avoir pu échanger avec des amoureux de la profession.
Finalement,
En cela, messieurs, merci.
Emmanuel DELMAS
La cuisine chez Accor, c’est un peu comme le service à la cafeteria. Le chef qui arrive à faire bon chez Accor est vite débauché par d’autres ou se sauve les jambes à son cou.
Il fut un temps où j’allais souvent dans les Ibis, j’ai essayé d’y déjeuner une fois, ils ont réussi à rater des pâtes au beurre.
Quelques Sofitel ont un gastro correct et quelques Mercure (les franchisés) font une tambouille honorable (Orange, Valence et montpellier Centre notamment). Pour le reste, c’est scandaleux.
En salle, ils font parfois (mais rarement) ce qu’ils peuvent.
Réponse d’Emmanuel:
Tu as résumé en quelques lignes la situation. Aujourd’hui, les chaînes ont le pouvoir, qui elles-mêmes ne sont plus dirigé que pour faire du bénéfice, au détriment de la qualité.
Lorsque vous voyez des actionnaires à la tête de ces gros groupes, vous comprendrez facilement que la restauration est entrain de vivre ces dernières heures, la belle époque est révolue, et, sincèrement, je ne sais pas comment cela se terminera.
Tout sera t’il robotisé ?? ;()
Un message un peu hors sujet de la part de Fourmi, ce que je retiens, est la qualité du blog 😉
J’aime bien le récit de ton aventure !
Et cela prouve encore une fois, qu’il ne faut pas juger l’exterieur, mais l’intérieur ! Pareil que pour l’être humain!
Réponse d’Emmanuel:
Effectivement, toutefois, je préférais diner dans un restaurant plus vivant, dynamique, et une cuisine plus pertinente, j’aime la folie, l’extravagance dans l’assiette.