Au sud de Pauillac, St Julien offre un panel de merveilleux vins.
Intenses, d’une superbe persistance pour les plus grands, ils sont bien souvent parmi les vins les plus recherchés des fins connaisseurs.
Et c’est également mon cas, étant adepte des Talbot, et du Gruaud Larose, par exemple.
Saint Julien, la race et la persistance, mais qui semblent bien durs au tout début de leur vie. Une analogie avec les vins de
Pauillac.
Saint Julien, un nom synonyme de vins de grande qualité, indéniablement, que je vous invite à déguster.
CHATEAU BRANAIRE 4è grand cru classé
Robe grenat foncé, de bonne intensité, aux reflets encore
violacés.
Le nez se montre sauvage et animal (cuir, fourrure) d’une forte intensité,
et plaisant.En contrepoint, la perception de fruits mûrs rassurent.
L’attaque est franche, assise sur une structure dense et suave, ce vin
offre une belle intégration de l’élevage. La fraicheur se fait doucement remarquer, semblant encore un peu écrasée par des tanins présents, durs mais non agressifs. La rétro-olfaction se veut
plus confortable et minérale.
Ce vin souligne un énorme potentiel, oscillant entre fermeté et suavité toute rassurante.
****
CHATEAU BEYCHEVELLE 4è Grand cru classé
La robe se veut elle aussi profonde et intense, aux reflets
violines.
Le nez se dévoile plus austère, souligné par une présence alcooleuse plus
évidente. Les fruits rouges macérés dans de l’eau de vie apparaissent.
La bouche se montre quant à elle d’une belle rondeur, d’un joli violume, la matière est droite. L’alcool s’est estompé mais la finale se veut plus courte.
Ce qui rend le vin un peu plus amorphe que le vin précédent. Un soupçon de fraicheur en plus n’aurait pas été une mauvaise solution.
***(*)
CHATEAU GRUAUD LAROSE 2nd Grand cru classé
La robe est grenat foncé de très bonne intensité, aux reflets violacés.
Le nez se montre plus minéral, avec une persistance de notes terreuses, humides
auxquelles on peut y adjoindre des fruits noirs, et une pointe animale.
La bouche offre un vin d’une grande envergure, proposant une matière suave, mais bien
longiligne. La finale étant plus longue, grâce à une jolie fraicheur d’ensemble, le vin s’étire. L’allonge associée à des tanins semblant fourrés, révèlent un vin harmonieux et racé.
Néanmoins, ce vin semble encore corseté, même si il présente déjà quelques certitudes.
Il sera superbe d’ici quelques années, dès lors qu’il se montrera moins anguleux.
****
CONCLUSION
A l’instar des vins produits sur Pauillac, il faudra laisser quelque temps
avant de les juger. Semblant encore austères, on devine un joli potentiel. Des ossatures somme toute séveuses, des lignes droites, et une fraicheur présente, ainsi que des tanins serrés peuvent
nous laisser présager de belles bouteilles.
Emmanuel Delmas
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olif
– Château Beychevelle ***
De la rondeur et de la longueur, ce Saint-Julien joue dans un registre plutôt fin et racé.
– Château Branaire-Ducru ***
Droit et tannique, il n’est pas dans une phase très charmeuse actuellement.
– Château Gruaud-Larose ***(*)
Un ensemble épicé et complexe, avec des tanins soyeux, un peu plus marqués et abrupts en finale. Il possède beaucoup de fraîcheur grâce à une acidité de qualité.
A titre de curiosité, ce sont mes notes au sujet de ces trois vins lors de la campagne primeur 2004, au mois d’avril 2005. Il ne faut surtout pas en tirer de conclusions hâtives. Deux perceptions différentes sur des vins à différents stades de leur élevage. Mais c’est toujours intéressant de multiplier les approches…
Emmanuel DELMAS
Salut Olif,
Néanmoins, on peut y retrouver certaines cohérences. Je ne trouve pas de si grosses différences d’appréciations.En un peu plus d’une année, il est clair que les vins peuvent évoluer très rapidement.
Tu peux mettre 1 même vin à 15 personnes, tu auras bien entendu 2 perceptions différentes.
En tout cas, cela est bien instructif et te remercie de nous faire partager tes ressentis !
Emmanuel