L’émergence des vins du nouveau monde
A cette heure pouvant paraître tardive pour
certains, je me permets d’émettre une opinion quant à l’émergence des vins du nouveau monde, mis en relief dans le docu film MONDOVINO, excellent soit dit en passant.
Il y a quelques mois, en une heure relativement avancée, j’ai eu la chance d’amorcer un dialogue somme toute très furtive avec
Mr CLINTON, ancien président des Etats-Unis.
En visite dans notre belle ville, et le restaurant dans lequel j’officie, francophile comme il est, il apprécie quelque peu
nos vins. Il est clair sur ce sujet.
De notre discussion très rapide, il en résulte, comme bon nombre de connaisseurs américains, ou australiens, voire belges, ou
autres, que le vin français reste LA référence.
Seulement, depuis quelques années, l’émergence de vins dits du « nouveau monde »,
met en relief les lacunes de nos vins purement français, en réalité, certes authentiques, mais surtout bourrus, caractériels, donc, pour le néophyte ( 90%des dégustateurs NDLR),
incompréhensibles.
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Ainsi, l’architecture des vins bordelais se montre toujours très ambigue,
délicate à maîtriser, face à un vin californien, parfaitement rectiligne, linéaire, et droit, que les wine-makers font en sorte de proposer au goût de leurs clients.
Et, c’est bien de là, que vient la différence…Lorsque le vigneron français pense:
» Je fais un vin, qui mérite que le client potentiel fasse l’effort de comprendre »,le même US wine-maker, pensera:
« Bon, je vais proposer à mon client néophyte un vin qu’il jugera confortable, facilement assimilable » en somme, « c’est mon vin qui viendra à lui, et non l’inverse ».
Ce dernier a tout compris.
Et se sentant soutenu par la politique de son gouvernement,et ses lois, la Californie et ses régions alentour ayant instauré un système d’AOC, qui leur est propre, il osera à raison penser de la
sorte.
Depuis une dizaine d’années, ils ont pu « coloniser », et donc imposer à la face
du monde leur propre vision du vin:
un cépage= un goût
Ils ont su simplifier le vin, rendre l’inaccessible, accessible, et finalement, su répondre aux attentes de leurs clients.
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C’est pourquoi, lorsque le même néophyte américain, arrivant en France, va me
demander, » i would like a chardonnay », je n’ai pas intérêt à lui servir sans explication aucune un Chablis… » Il vous rétorquera:
« But, my chardonnay ? »
J’aurai beau lui expliquer que le Chablis en est un, il mettra un certain temps à le comprendre…
Finalement, il se prendra la tête à 2 mains…et je serai le tout premier à le
comprendre…
Pourquoi vouloir s’enorgueillir de faire simple quand on peut faire compliquer ??
Impossible n’est pas français!
Emmanuel DELMAS
artisan serrurier paris 18
Bonjour tout le monde
Je me présente Janis Mastromarino , et je travaille en tant que Serrurier à Paris . J’habite dans le paris 14eme arrondissement , et je suis passionée de Mer – Plage . Mon truc à moi , c’est que Je parle anglais . je suis intéréssé par à avoir le plus d’dépêches sur ce sujet et je suis ouvert à toute nouvelle idée !
tchoo
La vision des vins californiens entre autres plus simple et plus accessible aux consomateurs est bien réelle. L’espoir que ces vins puissent être des initiateurs vers plus de complexité et amènent des consomateurs vers les vins français est un espoir………utopique…..que la profession viticole à trop longtemps partagée, évitant ainsi de faire des efforts vers ces consomateurs.
Il ne faut oublier que ce produit véhicule une image, et dès que vous avez installé une image négative, il est très difficile de renverser la vapeur.
Ainsi, je crois qu’il est absolument nécessaire pour la viticulture française de développer ce type de vin, bien fait, facile et simple apportant de l’agrément au non-connaisseurs, il y a la place chez nous pour avoir toute la gamme de produit, mais il sera plus facile d’amener les nouveaux consomateurs vers l’excellence de nos vins si nous les avons initiés avec des produits plus accessibles mais estampillés france. La viticulture commence à comprendre, mais le chemin reste encore long.
tchoo
La vision des vins californiens entre autres plus simple et plus accessible aux consomateurs est bien réelle. L’espoir que ces vins puissent être des initiateurs vers plus de complexité et amènent des consomateurs vers les vins français est un espoir………utopique…..que la profession viticole à trop longtemps partagée, évitant ainsi de faire des efforts vers ces consomateurs.
Il ne faut oublier que ce produit véhicule une image, et dès que vous avez installé une image négative, il est très difficile de renverser la vapeur.
Ainsi, je crois qu’il est absolument nécessaire pour la viticulture française de développer ce type de vin, bien fait, facile et simple apportant de l’agrément au non-connaisseurs, il y a la place chez nous pour avoir toute la gamme de produit, mais il sera plus facile d’amener les nouveaux consomateurs vers l’excellence de nos vins si nous les avons initiés avec des produits plus accessibles mais estampillés france. La viticulture commence à comprendre, mais le chemin reste encore long.
Emmanuel DELMAS
Effectivement, l’image que l’on veut bien donner aux français des vins étrangers, et cette idée de vins gourmands, simplistes et confortables, est un peu facile.
Car, le vin français donne l’impression de vouloir se rassurer à travers cette idée.
Il est clair qu’il y a une place à prendre, et que ces vins dits plus approchables, sont nécessaires. Ce sont eux qui pourront permettre aux non-initiés, de découvrir le vin.
Ainsi, leur donner goût à un plaisir, finalement pas si éloigné, et difficile à trouver.
Ce n’est qu’en proposant de bons vins, harmonieux, équilibrés, et rassurants, dans un premier temps, qu’on y arrivera. Accompagner le consommateur futur dans sa démarche, en lui proposant différentes étapes dans cette découverte dégustative.
En tout cas, ce commentaire est très interessant à plus d’un titre, merci.
Alexandre
Bonjour Emmanuel,
Très sympa ton site félicitations. EN tant que connaisseur du vin, pourrais-tu me dire où il serait possible pour moi de trouver des renseignments (chiffres, statistiques…) sur la consommation de vin et sur l’évolution des canaux de distribution, en France et dans le monde?
Je suis étudiant en management et passionné par l’univers du vin.
Merci d’avance et @+
Emmanuel DELMAS
Réponse d’Emmanuel:
Ta question est pertinente, et je dois dire qu’il n’est pas toujours facile de trouver de tels documents, et statistiques. Cependant, je pense que sur le lien suivant, tu peux déjà être éclairé:
http://www.inra.fr/recherche?select=&go=1&q=vin+et+consommation
Grâce à cette page, il te sera possible de te promener à travers les différents thèmes traités, par l’INRA, l’Institut National de la Recherche Agronomique.
En espérant avoir répondu un tant soit peu à ta question.
Laurent
Puisque tu parles des vins americains, connaitrais tu le « 2 buck Chuck »? C’est un producteur, Charles Shaw (enfin ce n’est plus lui mais son nom est toujours sur les bouteilles) qui vend ses bouteilles pour $1.99 en californie (un peu plus cher dans les autres etats us en raison de taxes d’import, oui meme a l’interieur du territoire us, il y a des taxes d’un etat a l’autre 🙂 ).
Ce vin est soit tres apprecie, pour une degustation simple, courante, autant il est mal vu en raison de son prix.
Quel est ton avis, si tu connais?
Merci, beau blog et tres interessant.
Emmanuel DELMAS
Réponse d’Emmanuel:
Je ne connais pas du tout ce vin. Vu son prix, j’avoue être un peu sceptique.
Simplement, je me dis que s’il offre un certain équilibre, qu’il est vraiment confortable, alors, c’est une bonne chose de proposer ce vin. Tout du moins cela est courageux de la part de son propriétaire.
En France, je n’aurai jamais idée d’acheter un vin à ce prix là. Aux USA, c’est un peu différent, car, l’architecture des vins est souvent bien moins complexe, et les vins étant plus rectilignes, je pense que ce vin peut demeurer approchable, et interessant.
Ceci dit, je ne te cache pas que mes goûts vont aux vins plus aboutis.
Le Barde
J’aime le vin. Quand mon père a commnecé mon éducation, il ne m’a jamais parlé de cépages. Tanin, senteurs de ci où ça, longueur en bouche, etc… Et c’est pour ce qu’il est que j’apprécie le vin. Je suis d’accord avec vous sur le marketing. Ne pleurons pas que le vin californien est plus prisé. Ajoutons sur nos bouteilles le cépage. Ce n’est qu’un petit mot, mais il a tant de conséquences chez le consommateur américain…
Réponse d’Emmanuel:
Merci de souligner l’importance de la spécification de ce nom, du cépage. Cela nous faciliterait un peu la tâche. Et, si les vignerons français faisaient un peu plus d’effort aussi sur l’habillage des bouteilles…cela aiderait bien la filière. Je suis d’accord, seul compte le vin, mais encore faut il attirer l’oeil…
beatrice
Je ne crois pas que les américains et les français conçoivent le vin de la même façon, même si, à mon avis, les français doivent d’urgence rendrent leurs vins plus accessibles.
Mais, il y a une chose dont tu n’as pas parlé, et qui me hérisse, c’est la perspective de dévisser une bouteille de vin !
Moi il me faut un bouchon, en en liège et ça, c’est sans doute culturel mais ce n’est pas négociable !
Réponse d’Emmanuel:
Je suis complètement d’accord avec toi !! Même si il faut faire preuve d’ouverture d’esprit…
Toutefois, un grand vin ne sera jamais prêt à se dévisser. J’ai dû débattre de ce sujet avec un concepteur et commercial d’une capsule de vins, dans un forum. Je traiterai du sujet, un jour ou l’autre.
Merci pour ton intervention.
Gemini no Saga
Salut
Ton article est très interessant mais en voulant adopter la methode californienne c’est à dire rendre le vin plus accessible aux non initié. Le vin français ne risque -t-il pas de perdre cet image de référence. Certe ce serait peut-être un plus niveau commercial mais niveau éthique et image…..
Réponse d’Emmanuel :
Bonjour,
Je ne suis pas pour l’idée que le vin français plagie les vins du nouveau monde, ce serait dramatique.
Simplement, je pense que cela ne coûterait à personne de préciser les cépages, en contre étiquette. Ainsi, il serait judicieux pour un Gigondas, d’apposer le Grenache, le mourvèdre, ou la counoise. Le chablis, le chardonnay…l’intérêt étant pour le client ou la clientèle étrangère de pouvoir se sentir moins perdu. Je doute qu’on puisse se permettre de changer la vision « simpliste » qu’ont les américains de voir le vin. Alors, prenons un peu de leur simplisme au niveau marketing.
Il y a beaucoup à faire, de gros progrès à effectuer, au niveau marketing, de l’échantillonage, afin de rendre le vin plus attractif, la bouteille plus séduisante, afin de toucher un public plus large. Même si le vin est merveilleux, mais que la bouteille se montre peu accueillante, il est fort à parier que le consommateur quel qu’il soit ne veuiille s’en interesser.
En fait, l’idée est de les séduire en adoptant une démarche plus consensuelle vis àvis d’eux, en leur simplifiant le vin.
Car, aujourd’hui, même en France, on remarque à quel point il est compliqué de choisir une bouteille à partir du moment où on se retrouve dans la peau d’un néophyte.
Alors, en leur simplifiant un tout petit peu la vie, sans pour autant changer l’ossature du vin, en lui-même, je pense qu’on se simplifierait vraiment la vie à nous-même, français.
Merci pour ta question, car elle est pertinente.
pascale
Merci pour cette explication. Il y a le même problème en GB. Mon mari (anglais) et moi avions l’habitude de passer des heures à expliquer tant bien que mal à mon beau père que le cépage n’est pas tout mais nous avons pratiquement renoncé, faute de connaissances suffisantes. Seul point positif, il continue tout de même à acheter tous son vin en France.
Réponse d’Emmanuel:
J’aime à préciser que les vins du nouveau monde, si confortables, rassurants et reconnaissables donc, sont une étape idéale pour les néophytes.
Ils leur permettent de comprendre le vin, car, leur ossature, leurs arômes, et leurs saveurs sont très flatteuses. L’impression de connaitre le vin, la typicité du cépage les rassure.
Une fois ce cap passé, une fois maitrisé le vin, ses subtilités, le désir de découvrir des architectures bien plus compliquées, plus complexes, amènera ces mêmes néophytes vers des vins français.
Il y a tout un cheminement à avoir avec le vin. Si on aime à découvrir le vin avec les textures plus faciles du nouveau monde, ces derniers permettent ensuite de passer à nos vins français, une fois passé le cap de l’apprentissage.
Ainsi, les vins émergents sont une nécessité et une chance pour tous.
Je reste optimiste.