
La Contre-étiquette porte bien son nom. Nichée à deux nez du Boulevard de la Villette, cette cave cultive une discrétion assumée. Eclairage sur cette petite cave pleine de charme et de convivialité surtout!
Cave La Contre-Etiquette : Christophe Guitard et Fabrice Mansouri
36, rue Sainte Marthe
75010 Paris –
www.lacontre-etiquette.com – 01.42.01.08.51
UNE CAVE PLEINE DE CHARME
Christophe Guitard et Fabrice Mansouri, cave La Contre-Etiquette
Christophe Guitard, en compagnie de Fabrice Mansouri tiennent la boutique ensemble, même si Christophe arpente très régulièrement les vignobles afin de garder un lien avec ses amis vignerons.Tout en s’intéressant à ceux qui, plus discrètement font un joli travail mais ne sont pas encore sous les feux de la rampe. Fabrice quant à lui aura toujours plaisir à vous accompagner dans la quête de votre vin plaisir. Car plaisir il y a chez la Contre-Etiquette.
En poussant la jolie porte encadrée par une devanture noire vous serez étonné par le charme atypique de l’endroit. Telle une jolie maison donnant sur un petit jardin, révélant au fond une petite cuisine et une grande table accueillant régulièrement quelques verres et quelques bouteilles. Les étagères sur la droite nous rappellent que nous sommes bien dans une cave. Et celle-ci respire le bonheur.
Avec Christophe tout commence par un regard, un sourire et des paroles pleines de sincérité et de passion. C’est qu’au delà des sols, ou des cépages, Christophe s’attache à ressentir l’homme ou la femme vigneron: dans quel état d’esprit est il, vers quoi va t’il tendre ? Car à la Contre-Etiquette, le vin transpire toujours l’homme qui fait l’effort de se cacher derrière son environnement. Ici, le vigneron a son mot à dire, offre son interprétation de l’endroit dans le quel évolue son vin. Avec ses convictions, ses croyances. Dans cette cave, les hommes ou les femmes du vin sont rigoureusement choisis pour leur identité, la faculté qu’ils ont de se retrancher derrière le terroir, le climat, leur nature.
D’ailleurs la sélection est sans doute plus orientée sur le choix des vignerons. Christophe Guitard ne tient pas à ne proposer qu’une seule cuvée, mais si possible l’ensemble des cuvées du vigneron. Et ainsi, on trouvera des vins d’auteurs, passionnés et toujours en phase avec leur environnement.
Ainsi on retrouvera les vins de Philippe Kubler, en Alsace, de Fanny Sabre, Jérôme Galeyrand ou encore Emmanuel Gigoulot, Alain Hasard en Bourgogne, de Gilles Berlioz et Dominique Belluard en Savoie, Henri Milan en Provence ou encore David Reynaud, Matthieu Barret en Rhône, les vins de Thierry Michon en Vendée, des vins de Corse également et j’en passe encore.
PAS DE DOGME
Clos Nicrosi, mais aussi Jérôme Galeyrand ou Alexandre Bain, quelque aperçu des vignerons présents sur cette étagère à droite de l’entrée.
Un dogme ? Que nenni ! Il y a chez Christophe une certaine sensibilité aux vins bios, surtout biodynamiques, à condition qu’on ne rentre pas dans le précept « jusqu’au boutiste » de Steiner. Tout dans la juste mesure. Eventuellement parfois, quelques vins natures, dès lors qu’ils restent à leur place. La Contre-Etiquette n’a rien à cacher, comme son nom l’indique.
UNE SELECTION DE VIGNERONS POINTUS
Cyrille Bongiraud, qui avec Estelle forme un couple de bourguignons, propulsent de forts jolis vins en Serbie. Dégustation à la Contre-Etiquette en Novembre 2011
Et ainsi, dans toutes les régions, vous trouverez des vins raffinés, respirants, élégants. Belluard et Berlioz en Savoie, Alain Hasard en Rully, Jérome Galeyrand en Gevrey, exemples mêmes de vignerons pointilleux. La vallée du Rhône n’est pas oubliée non plus avec quelques vins de David Reynaud ou encore du domaine Monier, pour les plus discrets.
Toujours dans cet esprit de partage et d’échange, il y a chez la Contre-Etiquette ce désir de s’offrir et de s’ouvrir. Régulièrement, des dégustations festives et conviviales y sont organisées. Les échanges restent constructifs, et le vin joue à plein son rôle de vecteur de communication entre les hommes.
CONCLUSION
La Contre-Etiquette, une cave à taille humaine, où l’on y vient entre amis, en famille afin de choisir le vin qui offrira du plaisir. Mais la Contre-Etiquette c’est aussi la possibilité d’acheter son vin en ligne. Sélection identique, conseils avisés, accompagnement…finalement on s’y sent bien à la Contre-Etiquette ! Et l’idéal étant de venir les jours ou même les lendemains de dégustations…afin de profiter davantage du lieu.
Accueil: 4/5
Conseil: 4/5
Sélection: 8/10
Soit 16/20
Mon article sur le Figaro-Avis du Vin : http://avis-vin.lefigaro.fr/magazine-vin/o24918-caviste-a-suivre-la-contre-etiquette-du-10eme-arrondissement#ixzz1af7EYuhv
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Des vins « qui restent à leur place », pourvu qu’ils ne soient pas « jusqu’au boutistes »… quelle barbe, des vins conformistes alors ! Personnellement ce genre de vision conventionnelle du vin ne
me donne pas envie d’aller à cette cave. Dommage.
Conventionnelle ???? Comment peut-on déclarer que les vins précis, profonds, racés, puissent être conventionnels ? 😉
Un vin doit être accompagné, il ne peut pas y avoir de grands, de très grands vins sans travail de fond, précision, humilité, accompagnement. Le problème est que trop de vins sont « chimiques »,
ternes, pauvres, sans fond, fardés, maquillés. On le sait. Imbuvables, pompeux, ils nous volent notre « énergie ». Des vins que je n’accepte pas de vanter les mérites, que je déguste et recrache
directement. Ca, c’est pour les débutants étriqués d’esprit. Mais ils évolueront dans le bon sens.
Puis à l’autre extrême on toruve des vins « bordéliques », imprécis, au mieux de gentillets glous glous. Au mieux, ils sont bons. Au pire, imbuvables. Les « jusqu’au boutistes », nés d’une révolte,
anti-vins technos, anti-vins conventionnels (qui réunit tout ce qui est « sans soufre »). Tantôt ça pue la ferme, ou la colle liquide, (mais c’est bon, c’est le terroir!) 😉 Autrement ça sent la
pomme pourrie, blette. Le cidre…mais c’est bon, c’est le fond du terroir ! Tout cela, ce n’est que de l’ultra-imprécision. Et on aimerait nous faire croire que le vin doit se faire tout
seul…quelle ineptie de le revendiquer, quelle erreur de le croire.
Le vin n’est que précision, humilité et observation. Précision n’a rien à voir avec le bois. Qu’on s’entende bien! Les vins de menuisier sont à l’opposé des vins que je mets en avant.
La précision résulte d’un travail sincère, et honnête du vigneron auprès de sa vigne, au quotidien sans jamais rien laisser au hasard, sinon la météorologie. Humble, et surtout en observation
constante, il essaiera d’adapter au mieux la conduite naturelle de sa vigne. Par des traitements naturels, qu’ils soient infusions de toutes sortes, les bouses de corne, ou autres, qu’importe.
Etre présent, 7 heures chaque jour. La nourrir.
Puis, trouver la meilleure fenêtre de tir, lors des vendanges, accompagner le vin dans sa phase de fermentation, protéger le jus puis le vin en douceur des bactéries, surtout, avoir une hygiène
irréprochable, clinique, chirurgicale…! Les plus grands vins ne sont jamais le fruit du hasard. Résultats d’une précision horlogère de tout premier ordre. Et ça…chez les « jusqu’au boutistes »,
cela n’existe pas.
Un jour, vous aurez l’occasion d’aller sur le terrain, de déguster tout ! Quand je dis tout, c’est tout ! Pas un style de vin, tout ! Les plus grands, les seconds couteaux, les méconnus, les
inconnus, les stars, les étiquettes, les rigolos, les illuminés, les auteurs…tout !
Actuellement, faire l’apologie des jusqu’au boutiste reste malheureusement incohérent, car malheureusement, il est encore trop rare de gouter grand régulièrement. La remise en questions, dans le
vin est obligatoire, or être buté ne peut faire que…reculer.
Chez Christophe, il y a de vrais vins de vignerons palpitants, vibrants. Et qui ne virent pas car trop respectueux d’eux-mêmes, et surtout des consommateurs. Mais le cheminement est très long
dans la dégustation. En revanche, interdiction de se fermer…autrement, on n’avance pas, on recule.
Allez faire un tour chez eux, prenez 2/3 vins au hasard, et vous comprendrez un peu mieux.
Bonne dégustation !
« Eventuellement parfois quelques vins natures, dès lors qu’ils restent à leur place. »
Ce qui signifie?
Simplement dès lors qu’ils sont respectueux du message de leur sol, du climat et d’une irréprochable maitrise aussi bien à la vigne qu’au chai, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.
« restant à leur place », en somme, sans déviances.
Je connais un ami que cela devrait fortement intéresser…
Ah oui ??
Il doit lui rester de mon 2005 ou des magnums Barrique Oubliée 2003
Ah ! Il va falloir vérifier cela de plus près…
Je connais cette cave mais jamais rentrée à l’intérieur. Ce sera pour la prochaine fois je pense.